Burkina Faso
Parmi les officiers arrêtés au Burkina Faso figure le magistrat commandant Frédéric Ouédraogo, ex commandant du bataillon de la Justice militaire.
Selon des sources sécuritaires, ce dernier était en train d'enquêter sur la mort par balle, en octobre 2023, du commandant Ismaël Touhogobou, qui était soupçonné d'être en lien avec une tentative de coup d'État. À l'époque, le procureur militaire avait avancé que « l'interpellation aurait mal tourné ».
Le gouvernement militaire du Burkina Faso a déclaré lundi soir avoir déjoué un « complot majeur » visant à renverser le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré. L'armée accuse les conspirateurs d'être basés en Côte d'Ivoire voisine.
Le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a déclaré que la tentative de coup d'État était menée par des militaires, actuels et anciens, collaborant avec des « chefs terroristes ». L'objectif était d'attaquer le palais présidentiel la semaine dernière, a-t-il ajouté.
Il s'agit de la dernière d'une série d'allégations de tentatives visant à renverser le chef de la junte, qui a pris le pouvoir en 2022, dans un contexte de recrudescence des attaques militantes.
Le Burkina Faso, comme ses voisins du Sahel, lutte contre des groupes djihadistes armés, dont environ 40 % du territoire est sous leur contrôle.
Malgré les promesses du gouvernement militaire du capitaine Traoré d'améliorer la sécurité et même la recherche de nouveaux partenariats sécuritaires avec la Russie, la situation reste désastreuse, avec des attaques fréquentes des insurgés.
Lors de cette dernière tentative de coup d'État, survenue la semaine dernière mais dont les détails viennent tout juste d'être dévoilés, Sana a déclaré que les conspirateurs avaient tenté d'utiliser les chefs religieux et traditionnels burkinabés pour convaincre les officiers de l'armée de soutenir le plan.
« Selon le plan des terroristes, la manœuvre devait aboutir, le mercredi 16 avril 2025, à une attaque contre la présidence du Burkina Faso par un groupe de soldats recrutés par les ennemis de la nation », a-t-il déclaré.
« Les cerveaux à l'étranger se trouvent tous en Côte d'Ivoire », a-t-il ajouté, citant notamment deux anciens officiers de l'armée soupçonnés d'être à l'origine du complot.
Il a déclaré que des informations sensibles avaient été transmises à des « terroristes » pour intensifier les attaques contre l'armée et les civils et « inciter à la révolte contre les autorités ».
La semaine dernière, plusieurs militaires, dont deux officiers, ont été arrêtés pour avoir planifié une « déstabilisation » du gouvernement, ont indiqué des sources sécuritaires à l'AFP.
Les autorités ivoiriennes n'ont pas encore commenté les allégations selon lesquelles elles auraient hébergé les conspirateurs, mais la junte burkinabè a souvent accusé son voisin du sud de soutenir ses opposants en exil.
Cette dernière affirmation intervient quelques mois après que Ouagadougou a déclaré avoir déjoué un autre complot de « déstabilisation » contre la junte en novembre dernier.
Le Burkina Faso, ainsi que deux autres États dirigés par des militaires – le Mali et le Niger – ont rompu avec la Cedeao, le bloc régional ouest-africain, pour former une nouvelle alliance.
Ils ont rompu leurs liens avec la France, ancienne puissance coloniale, et se sont alliés à la Russie.
01:14
Ghana : début des célébrations du 50e anniversaire de la CEDEAO
01:07
Coup d'État manqué en RDC : les Américains rapatriés désormais inculpés
00:59
Coup d'État manqué en RDC : les 3 Américains rapatriés aux USA
01:04
L'Algérie et le Mali s'interdisent leurs espaces aériens respectifs
00:58
Drone abattu au Mali : l'AES rappelle ses ambassadeurs en Algérie
01:23
AES : Lavrov accuse l'Ukraine de déstabiliser le Sahel