Zimbabwe
Cent-dix sculptures réalisées par des artistes zimbabwéens vont être exposées dans la prestigieuse université anglaise d'Oxford, à l’issue d’un concours organisé par le Chitungwiza Art Centre et l'Oxford Zimbabwe Arts Partnership.
Ces sculptures illustrent l’oppression des peuples africains pendant la domination coloniale britannique sur le continent, dans une exposition destinée à explorer l'héritage colonial de Cecil John Rhodes.
Administrateur colonial de l'ancienne Rhodésie, à laquelle il a donné son nom, Rhodes a fait fortune dans l'exploitation de l'or et des diamants à la fin du 19e siècle, en s’emparant des terres des populations locales.
Aujourd’hui, le spectre de l'homme d'affaires britannique plane toujours sur l'Afrique australe comme sur l’université d’Oxford, dont il fut diplômé.
À Oxford, une bourse d’études porte son nom et des monuments à sa mémoire se dressent à plusieurs endroits du campus, malgré des appels à les retirer.
Parmi les oeuvres exposées, la pièce maîtresse sera sans aucun doute 'Blindfold Justice' ("Justice aux yeux bandés"), réalisée par l'artiste zimbabwéen de 34 ans Wallace Mkankha, lauréat du concours.
"Ce concours va stimuler notre activité. Les acheteurs étrangers verront désormais nos œuvres et achèteront directement aux artistes", a-t-il déclaré.
Le Zimbabwe, dont le nom signifie “maison de pierre”, utilise depuis longtemps la sculpture sur pierre pour raconter son histoire.
Malgré les pillages et les tentatives d'effacement sous l’ère coloniale, l’artisanat a survécu et s'est développé à l'échelle internationale, après l’accession du pays à l’indépendance en 1980.
La demande de sculptures et d'œuvres d'art locales a tout de même diminué au cours des dernières décennies.
"Les choses sont devenues très difficiles quand nous avons repris nos terres aux Blancs", explique Tendai Gwaravaza, du Chitungwiza Art Centre.
"Ce qui s'est passé, c'est que beaucoup de nos clients étaient des amis des fermiers, et c'est de là qu'est venu le problème. La seule solution qui s'offre à nous est donc de sortir de chez nous pour faire du marketing et vendre nos sculptures. Si nous ne le faisons pas nous-mêmes, personne ne le fera pour nous."
Pour les organisateurs, cette exposition est donc l’occasion de mettre en lumière l'injustice de la domination coloniale, tout en faisant connaître à un plus large public l’art du Zimbabwe.
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