Zimbabwe
La tombe du Premier ministre de la colonie du Cap, Cecil John Rhodes, fait polémique au Zimbabwe.
C’est dans le parc national de Matobo, dans le sud-ouest de l’ancienne Rhodésie, qu’est enterré le colon britannique Cecil John Rhodes parmis d'immenses rochers arrondis, recouverts de feuillages verts et rouges qui forment un spectacle coloré à chaque rayon de soleil.
Là-haut, les visiteurs absorbe la diversité de la faune et de la flore, contrastée par un symbole polémique de l'ère coloniale du Zimbabwe.
"Je ne pense pas qu'il faille modifier l'histoire, c'est l'histoire, et il a demandé à être ici, donc je pense que c'est là qu'il doit rester," défend Nicky Johnson, une Zimbabwéenne blanche de 45 ans.
La sépulture contestée par la nouvelle génération, engagée, et désireuse de se débarrasser des derniers vestiges du colonialisme, se situe sur un site sacré, attirant autrefois des milliers de pèlerins.
"Il choisit d'aller là où nous parlons à notre créateur et de s'y enterrer. Il s'agissait plutôt d'une colonisation spirituelle, ce qui est une grande insulte pour tout Zimbabwéen sain d'esprit," s'exclame Tafadzwa Gwini, historien et co-fondateur de la campagne "Rhodes-Must-Fall".
"Tout d'abord, Matobo est un paysage tellement magnifique qu'il n'a pas besoin de cette tombe coloniale, honnêtement," rajoute Cynthia Marangwanda, poète et co-fondatrice de la campagne "Rhodes-Must-Fall".
Mais tous, ne partage cet avis.
La tombe, devenue une attraction touristique permet à certains artisans de la région de vivre de leur art.
"Pour nous, la tombe de Rhodes est très importante, car elle attire les visiteurs qui voient nos objets d'art et d'artisanat, qu'ils achètent chez nous et qui nous donnent de l'argent pour envoyer nos enfants à l'école et pour nous procurer de la nourriture et des vêtements," partage Micah Sibanda, habitant à l'extérieur du parc national de Matobo.
A la sortie du parc, un marché propose aux touristes T-shirts, paniers tissés et animaux sculptés. Un peu plus loin, un village de quelques maisons.
Selon un habitant de la région, il n'est pas necessaire de relocalisée la tombe, qui sert egalement un lieux sacrés aux visiteurs.
"Cette tombe n'est pas un problème pour nous. Nous avons d'autres lieux sacrés dans les environs qui nous permettent d'échanger avec nos ancêtres. Et au fond, ces visiteurs, qui viennent de loin, viennent aussi pour parler à leur ancêtre," ajoute-t-il.
En 2015, le groupe "Rhodes must fall" a lancé une campagne visant à déboulonner d'abord au Cap puis à Oxford, des statues de Cecil Rhodes également fondateur de la compagnie De Beers, multinationale controversée basée en Afrique du Sud, numéro un mondial du diamant.
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