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Nigeria : Amnesty accuse la police de tirs meurtriers lors des manifestations

procession en l'honneur de tous les manifestants tués lors des manifestations contre les difficultés économiques, à Lagos, au Nigéria, 9 août 2024.   -  
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Nigéria

Amnesty International a récemment publié un rapport accablant sur la répression des manifestations au Nigeria, qualifiant l'usage de la force par les autorités de « disproportionné ». Selon l'ONG, au moins 24 manifestants ont été tués par des tirs à bout portant de la police lors des manifestations qui ont secoué le pays entre le 1er et le 10 août 2023.

Les manifestations ont éclaté en réponse à une explosion des prix des denrées de première nécessité et une crise économique exacerbée par les réformes économiques du président Bola Tinubu.

Les protestations, surnommées "10 jours de colère", ont vu des milliers de Nigérians marcher dans les rues pour dénoncer la hausse vertigineuse du coût de la vie. Les réformes du gouvernement, telles que la suppression des subventions sur le carburant et la dévaluation de la monnaie, ont plongé la population dans une pauvreté accrue, avec une inflation atteignant des sommets historiques. Le mécontentement populaire s'est intensifié face à une situation où de nombreux Nigérians peinent à joindre les deux bouts.

Amnesty affirme que la police nigériane a répondu aux manifestants en tirant des balles réelles, principalement en visant la tête ou le torse, ce qui a conduit à la mort de dizaines de personnes. L'organisation souligne que les policiers ont agi avec une intention manifeste de tuer, à en juger par la précision de leurs tirs.

Le rapport de l'ONG s'appuie sur des témoignages de témoins, des photos, des vidéos, ainsi que des certificats de décès. Amnesty a également recueilli des informations sur les arrestations de plus de 1 200 personnes, dont des mineurs, et l’inculpation de plus de 146 individus pour « trahison ».

Malgré les appels internationaux à une enquête indépendante, les autorités nigérianes ont nié toute responsabilité dans ces violences. La police a rejeté les accusations de tirs meurtriers, affirmant que sept personnes seraient mortes, en partie à cause d'un explosif présumé déposé par des militants de Boko Haram infiltrés parmi les manifestants.

Amnesty demande une enquête transparente et indépendante sur les événements, soulignant que les autorités nigérianes doivent rendre des comptes sur la répression des protestations. L’ONG insiste également sur le fait que le droit de manifester pacifiquement est fondamental dans une démocratie et que les violences policières doivent cesser immédiatement..

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