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Le Mozambique investit dans la préparation aux catastrophes naturelles

Illustration : fortes pluies de la semaine dernière provoquées par le cyclone tropical Freddy à Phalombe, dans le sud du Malawi, 18 mars 2023.   -  
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Thoko Chikondi/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.

Mozambique

Le Mozambique prend une position de leader dans une initiative mondiale visant à garantir des alertes précoces face aux dangers météorologiques de plus en plus extrêmes dus au changement climatique.

Lors d'une cérémonie ministérielle tenue le 22 août 2024 dans la capitale Maputo, le président Filipe Jacinto Nyusi a lancé une feuille de route nationale ambitieuse pour atteindre l'objectif "Des alertes précoces pour tous" d'ici la fin de 2027. Ce plan stratégique est accompagné d'un investissement significatif pour améliorer les infrastructures météorologiques et climatiques, essentielles pour les alertes préventives.

« Le Mozambique est un pays constamment menacé par des catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones et les sécheresses, qui sont les plus fréquentes. Ces événements laissent derrière eux des destructions importantes, causant des pertes humaines et des dégâts matériels et environnementaux, avec de graves répercussions sur notre société et notre économie », a déclaré M. Nyusi, également Champion de l'Union Africaine pour la gestion des risques de catastrophes.

Le Mozambique, situé sur la côte sud-est de l'Afrique, est fréquemment frappé par des cyclones tropicaux venant de l'océan Indien, entraînant des inondations côtières et intérieures. Plus de 60 % de la population vit dans des zones côtières basses, dépendantes de l'agriculture pluviale, augmentant le risque pour les infrastructures et les moyens de subsistance. Le changement climatique exacerbe ces défis, entraînant des pertes et des dommages considérables.

« Il y a beaucoup à faire pour réduire les pertes humaines et les dommages importants. Les alertes précoces nous aident à nous protéger. Comme je l'ai dit, l'une des meilleures réponses consiste à améliorer notre capacité de prévention et de préparation, notamment par des actions d'alerte précoce », a souligné le président lors de la cérémonie, en présence de ministres, de représentants des Nations Unies et de gouvernements donateurs. Il a également salué le travail de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et du Service météorologique et hydrologique national du Mozambique.

La secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, a noté les avancées du Mozambique : « Le Mozambique a fait des progrès considérables vers l’objectif "Des alertes précoces pour tous" et a prouvé son efficacité dans la sauvegarde des vies. Le cyclone Idai en mars 2019 a causé 603 morts et 3 milliards de dollars de pertes économiques, tandis que le cyclone Freddy début 2023 a fait 183 victimes et entraîné 176 millions de dollars de pertes. »

Elle a ajouté : « Ensemble, nous pouvons construire un avenir où le Mozambique sera non seulement préparé aux événements dangereux mais aussi résilient face à eux. Unissons-nous pour protéger les personnes, les moyens de subsistance et l'avenir. »

L'initiative "Des alertes précoces pour tous", dirigée par le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres, est en pleine intégration au Mozambique depuis son lancement en novembre 2023. Mise en œuvre avec le soutien de l’Institut national de gestion des catastrophes et de l’Institut national de météorologie, ainsi que la Croix-Rouge mozambicaine et le bureau du Coordinateur résident des Nations Unies, elle vise à créer un système d’alerte précoce multi-dangers intégré dans le plan de développement quinquennal du pays.

Cependant, des défis subsistent. L’Institut national de météorologie du Mozambique, jusqu'à présent financé par des budgets gouvernementaux et des projets internationaux, manque encore de stations météorologiques conformes aux normes internationales de l’OMM, le Réseau mondial d’observation de base (GBON). Cette situation devrait évoluer grâce à un investissement de 7,8 millions de dollars du Fonds de financement des observations systématiques (SOFF), qui permettra d’installer six nouvelles stations de surface, de moderniser 15 stations existantes et de créer quatre stations d’observation en altitude.

Le Mozambique est l'un des premiers pays à entrer dans la phase d'investissement du SOFF. Le Service météorologique sud-africain, en tant que conseiller du SOFF, fournira des orientations, tandis que le Programme alimentaire mondial (PAM) complétera les investissements grâce à sa présence sur le terrain et ses projets en cours, soutenant ainsi les alertes précoces et le financement basé sur les prévisions.

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