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Éthiopie : le Tigré confronté à la faim extrême

Une femme éthiopienne conteste la distribution de pois cassés jaunes par la Société de secours du Tigré dans la ville d'Agula, le 8 mai 2021.   -  
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Ethiopie

En Ethiopie, les autorités du Tigré ont déclaré l’état de famine.

Après deux ans de guerre et plusieurs épisodes de sécheresse, les champs autrefois luxuriants sont aujourd'hui stériles. Pour faire face au manque de nourriture, un centre de santé fournit des aliments complémentaires prêts à l'emploi, pour maintenir en vie les enfants les plus vulnérables. Le directeur de l'établissement perd espoir :

"Il n'y a rien à manger ici. Alors, pour obtenir de la nourriture et sauver leur vie, les habitants partent n'importe où, loin d'ici. Ici, dans cette région, beaucoup de gens souffrent de la faim. Et finissent par mourir.

Desemparés, les agriculteurs se rendent quand même sur leurs champs pour commencer à labourer cette terre très aride, des mois à l’avance. Ils sont hantés par les souvenirs de la famine des années 1980.

Haile Gebre Kirstos témoigne : "Nous n'avons rien, absolument rien. Certains vendent leurs biens, comme le bétail, pour survivre. Bien que nous ayons trois fermes, il n'y a rien à récolter. La vente du bétail devient un moyen de survie quand il n'y a rien d'autre à manger."

Les habitants avaient fait don de céréales aux combattants tigréens, avant que les forces gouvernementales ne viennent piller les réserves de céréales et voler du bétail. 

Pour les experts en relations internationales, comme Edgar Githua, ce pillage serait une tactique de guerre : "Le gouvernement a en fait utilisé la nourriture comme une arme et en s'emparant de l'aide alimentaire envoyée à la région du Tigré, il a simplement cherché à appliquer ce que l'on appelle la politique de la terre brûlée. Il s'agit d'une pratique interdite par le droit humanitaire international dans la mesure où le siège d'une zone de conflit est contraire au droit humanitaire international et risque de mettre en danger les civils".

Les responsables tigréens accusent le gouvernement fédéral de minimiser la crise, alors que le Tigré est confronté à l'une des pires famines de son histoire. Près de 400 personnes sont mortes de faim dans les régions du Tigré et de l'Amhara, au cours des derniers mois.

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