Mali
Cinq soldats maliens ont été tués et 11 autres sont portés disparus après l'attaque dimanche de deux camps militaires revendiquée par une alliance de groupes armés à dominante touareg dans le nord du Mali dimanche, a indiqué l'armée dans la nuit de lundi à mardi.
L'armée a aussi indiqué avoir perdu un avion mais avoir "neutralisé" plus d'une trentaine d'assaillants lors des combats à Léré, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Elle a imputé l'attaque à des "terroristes".
La Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), une alliance de groupes séparatistes dominée par les Touareg, a revendiqué l'attaque et la prise de deux camps militaires dimanche à Léré, au sud-ouest de Tombouctou. Elle a aussi dit avoir abattu un avion de l'armée malienne.
Les assaillants ont ensuite quitté les lieux d'eux-mêmes ou en ont été chassés par les renforts de l'armée appuyés par l'aviation, selon les versions contradictoires des deux camps.
Les éléments fournis par les deux camps sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées. L'accès à des sources indépendantes dans un contexte d'hostilités et de régime militaire est compliqué.
Cette opération est la dernière en date contre des positions de l'armée dans le nord, en proie ces dernières semaines à une résurgence des activités de groupes armés, séparatistes ou djihadistes, qui contrôlent de vastes étendues.
La CMA a repris ses opérations contre l'armée malienne en septembre après des mois de tensions avec le gouvernement. La CMA avait signé avec l'État central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012.
Les djihadistes, eux, n'ont pas cessé le combat contre l'État malien et la présence étrangère. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a également revendiqué plusieurs actions contre l'armée malienne ces dernières semaines.
Le regain d'hostilités dans le nord coïncide avec le retrait en cours de la mission de l'ONU (MINUSMA) et la cession par la MINUSMA de ses camps, qu'elle remet aux autorités maliennes. Mais dans la lutte territoriale en cours, les séparatistes estiment que les emprises onusiennes devraient revenir sous leur contrôle.
Après le double putsch de 2020 et 2021, la junte malienne a poussé vers la sortie la force anti-djihadiste française en 2022 et la MINUSMA en 2023. Elle est largement considérée s'être adjoint les services de la société paramilitaire russe Wagner, malgré ses démentis.
La MINUSMA avait transféré son camp de Léré à l'armée malienne il y a plusieurs années, bien avant d'être poussée au départ du pays.
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