Coup d'Etat
Des militaires putschistes ont annoncé mercredi avoir mis "fin au régime en place" au Gabon et placé en "résidence surveillée" le président Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d'être annoncée.
Un analyste français a déclaré mercredi que les citoyens gabonais "perdraient à nouveau" sous une "dictature militaire".
Thomas Borrel, codirecteur de **l'**ONG 'Survie', a fait ces remarques après que des soldats mutins au Gabon ont affirmé avoir pris le pouvoir plus tôt dans la journée.
Les soldats ont assigné le président à résidence, quelques heures après qu'il a été déclaré vainqueur d'une élection visant à prolonger les 55 ans de règne de sa famille dans ce pays d'Afrique centrale riche en pétrole.
Dans une vidéo apparemment réalisée depuis sa résidence, le président Ali Bongo Ondimba a appelé la population à "faire du bruit" pour le soutenir.
Mais les foules sont plutôt descendues dans les rues de la capitale et ont chanté l'hymne national pour célébrer la tentative de coup d'État contre le descendant d'une dynastie accusée de s'être enrichie grâce aux ressources naturelles du pays alors que de nombreux citoyens luttent pour s'en sortir.
"Il est toujours possible de tomber dans une autre dictature", a averti M. Borrel lors d'un entretien avec l'Associated Press.
"Si une dictature militaire remplace la dictature de M. Bongo, la population gabonaise sera à nouveau perdante."
M. Bongo a effectué deux mandats depuis son arrivée au pouvoir en 2009, après la mort de son père, qui a dirigé le pays pendant 41 ans.
Plusieurs membres de la famille font l'objet d'une enquête en France, et certains font l'objet d'accusations préliminaires de détournement de fonds, de blanchiment d'argent et d'autres formes de corruption, selon les médias français.
Cette tentative de coup d'État survient environ un mois après que des soldats mutins au Niger ont pris le pouvoir du gouvernement démocratiquement élu. Il s'agit du dernier en date d'une série de coups d'État qui ont remis en question des gouvernements liés à la France, l'ancien colonisateur de la région.
Le coup d'État du Gabon, s'il réussit, porterait à huit le nombre de coups d'État en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale depuis 2020.
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