Belgique
La décision du gouvernement tchadien d’expulser l'ambassadeur allemand est "regrettable" et constitue "un geste particulièrement hostile" a déclaré mercredi une porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le gouvernement tchadien avait annoncé vendredi soir l'expulsion de l'ambassadeur allemand "pour attitude discourtoise" et "non-respect des usages diplomatiques". Il n'avait pas donné de détails sur les faits reprochés.
En réaction à cette expulsion jugée "injustifiée", le gouvernement allemand a annoncé mardi l'expulsion de l'ambassadrice tchadienne à Berlin, Mariam Ali Moussa.
"La décision des autorités de transition du Tchad d'expulser l'ambassadeur allemand est regrettable. C'est un geste particulièrement hostile eu égard au partenariat et à l'engagement de longue date de l'UE et de ses États membres au Tchad, y compris dans le cadre de la transition en cours", a déclaré Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l'UE, dans un communiqué.
Jan Christian Gordon Kricke était ambassadeur d'Allemagne au Tchad depuis juillet 2021.
Une source gouvernementale tchadienne avait affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat que les autorités reprochaient notamment au diplomate de "trop s'immiscer" dans la "gouvernance du pays", ainsi que "des propos tendant à diviser les tchadiens".
Le ministère allemand des Affaires étrangères a estimé que "l'ambassadeur Kricke avait exercé ses fonctions de façon exemplaire et s'était engagé pour les droits de l'Homme et la transition rapide vers un gouvernement civil au Tchad".
"L'Union européenne réitère l'importance d'un retour rapide à l'ordre constitutionnel et d'une transition d'une durée limitée qui garantisse le respect des droits humains et des libertés fondamentales. Un processus inclusif et soutenu par tous les acteurs civils et politiques est essentiel afin de garantir la crédibilité et la légitimité du processus en cours et par là-même la réussite de la transition", a déclaré mercredi Nabila Massrali.
"L'UE continuera d'insister sur ces points qui sont des conditions importantes de son partenariat avec le Tchad", a-t-elle encore souligné.
Le général Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé à la tête du Tchad en avril 2021, à l'annonce de la mort de son père, Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles après avoir dirigé ce vaste pays sahélien 30 années durant.
Mahamat Déby avait alors promis aux Tchadiens et à la communauté internationale de rendre le pouvoir aux civils par des "élections libres et démocratiques", et de ne pas briguer la présidence.
En octobre, un dialogue national boycotté par une très grande partie de l'opposition et de la société civile avait désigné M. Déby président d'une "transition" prolongée de deux ans vers des élections "transparentes".
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