France
Le ministre des Armées a dénoncé dimanche la représentation des militaires français dans le second volet de la superproduction de Marvel "Black Panther" où ils sont dépeints comme venus piller des ressources, une réaction qui s'inscrit dans un contexte de guerre informationnelle en Afrique.
"Je condamne fermement cette représentation mensongère et trompeuse de nos forces armées", twitte M. Lecornu. "Je pense et rends hommage aux 58 soldats français qui sont morts en défendant le Mali à sa demande face aux groupes terroristes islamistes."
Le film "Black Panther: Wakanda Forever" de Ryan Coogler, sorti en France fin 2022, met en scène des soldats français prisonniers à genou devant la reine du Wakanda, un royaume fictif, en tenue proche de celles des soldats français déployés au Mali jusqu'en août dernier. Une ministre française doit aussi répondre de leurs actions devant les Nations unies.
L'entourage de Sébastien Lecornu souligne "la colère du ministre en voyant le film", alors que la France accuse par ailleurs régulièrement la Russie de lui livrer une guerre informationnelle en manipulant les opinions publiques sur son action dans la région.
Le ministère admet la liberté d'une "oeuvre artistique" dont la France ne réclame ni le retrait, ni la censure.
En revanche, "il ne saurait y avoir de révisionnisme sur l'action récente de la France au Mali : nous sommes intervenus à la demande du pays pour lutter contre les groupes armés terroristes loin de l'histoire racontée dans le film, à savoir une armée française qui vient piller ses ressources naturelles", ajoutait-on.
"C'est le rôle du ministre de défendre les résultats des opérations Serval et Barkhane", déployées respectivement en 2013 et 2014 à la demande de Bamako pour lutter contre les jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
Le double coup d'Etat au Mali en 2020 et 2021 a scellé l'opération. Le dernier soldat français a quitté le pays fin août dernier. Les relations sont depuis glaciales entre Paris et Bamako, qui s'est offert selon Paris les services du groupe paramilitaire russe Wagner, ce que la junte dément.
La réaction du ministre s'inscrit aussi dans la volonté de Paris de répondre "aux narratifs de nos compétiteurs" en Afrique, reconnait-on au ministère. Une allusion directe à la dégradation de l'image de la France dans les opinions publiques au Sahel, amplifiée notamment par la propagande russe, en particulier par la galaxie d'organes médiatiques liés au groupe Wagner.
La toute dernière revue nationale stratégique (RNS), présentée par le président Emmanuel Macron en novembre dernier, a ainsi érigé parmi les "fonctions stratégiques" de la défense le concept "d'influence" qui inclut la lutte contre les fausses informations à des fins de déstabilisation.
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