Namibie
Les pays de la région Afrique australe (SADC) ont alerté mardi contre une "escalade des tensions" dans le petit royaume enclavé d'Eswatini, dernière monarchie absolue d'Afrique, où un avocat respecté et opposant farouche a récemment été assassiné, provoquant l'indignation internationale.
"Des violences continues et sporadiques ont eu lieu au royaume d'Eswatini, signes d'une escalade des tensions", a déclaré le président namibien Hage Geingob, à la tête de l'Organe de défense et sécurité de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) lors d'une réunion extraordinaire dans la capitale namibienne Windhoek.
Thulani Maseko, 52 ans, a été tué le 21 janvier au soir à son domicile de Luhleko, à environ 50 km de la capitale Mbabane. Il avait passé une grande partie de sa vie à lutter contre la répression et défendre des opposants, et avait fait de la prison pour avoir critiqué le régime.
Ces incidents "regrettables" sont survenus "alors que la région s'efforce d'aider ce voisin à trouver et mettre en œuvre des solutions pacifiques" à ses problèmes, a poursuivi M. Geingob
Le royaume d'Eswatini est secoué depuis 2021 par une contestation pro-démocratie. En juin 2021, au moins 37 personnes ont été tuées lors de manifestations anti-régime violemment réprimées. Des protestations limitées et des grèves ont depuis continué de façon sporadique.
Quelques heures avant l'assassinat de Thulani Maseko, le roi Mswati III avait lancé un message public à ses opposant : "Les gens ne devraient pas se plaindre si des mercenaires les tuent. Ces gens ont commencé la violence en premier, mais lorsque l'Etat les réprime pour leurs actions, ils font beaucoup de bruit en accusant le roi Mswati".
L'ONU et les Etats-Unis ont réclamé une enquête "impartiale" sur l'assassinat de l'opposant. L'Union européenne a exprimé son inquiétude.
Petit pays pauvre encastré dans le territoire sud-africain et anciennement connu sous le nom de Swaziland, l'Eswatini est dirigé par Mswati III depuis 1986. Le souverain peut dissoudre le Parlement, le gouvernement et nommer ou démettre les juges. Il commande aussi la police et l'armée.
Les partis politiques, théoriquement autorisés, ne peuvent pas dans les faits participer aux élections. Les prochaines élections générales doivent être organisées cette année.
La SADC regroupe 16 pays. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa ainsi que le chef d'Etat zambien Hakainde Hichilema étaient notamment présents à la réunion mardi.
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