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En Egypte, les femmes DJ réinventent la scène électro

DJ égyptien Yas Meen Selectress dans un restaurant transformé en salle de danse au Caire, la capitale de l'Égypte, le 10/09/22   -  
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KHALED DESOUKI/AFP or licensors

Egypte

Au Caire, une nouvelle génération de femmes secoue la scène underground de la musique électronique égyptienne.

Guidées par leur passion pour ce genre musical en plein essor dans la capitale, ces femmes DJ créent des espaces plus ouverts et abordables pour les artistes et les fêtards.

Depuis des années, les femmes se plaignent du harcèlement dont elles sont victimes sur les pistes de danse en Egypte et l’entrée des lieux traditionnels est trop cher.

Ces artistes organisent leurs événements dans des jardins ou d'autres sites improvisés.

"Le plus grand défi est de trouver des endroits où nous produire. Nous avons besoin d'endroits pour jouer notre musique. Malheureusement, comme il n'y a pas de lieux, nous ne pouvons pas jouer notre musique. " a expliquéYas Meen Selectress, DJ égyptien.

Si certaines artistes pensent que le fait d‘"être uniquement définies par leur genre est réducteur" d’autres, comme Dalia Hassan, trouvent qu’il s’agit d’un argument vendeur. cette dernière a fait de l’animation de soirées réservées aux femmes, sa spécialité.

"Nous jouons dans les fêtes réservées aux femmes, comme les enterrements de vie de jeune fille ou les mariages mixtes. Certains Arabes de la région du Golfe préfèrent organiser des mariages réservés aux femmes. Dans ces fêtes où le DJ est une femme, les dames se sentent plus à l'aise, elles se sentent libres de se laisser aller, de s'habiller et de danser comme elles le souhaitent, surtout qu'il y a beaucoup de femmes voilées en Égypte." a dit Dalia Hassan, DJ égyptienne.

Dans la société égyptienne, l'industrie musicale reste dominée par les hommes, tandis que l'establishment culturel du pays conservateur marginalise, voire interdit, les artistes de musique électronique.

La DJ et promotrice A7ba-L-Jelly par exemple a créé son propre collectif afin de rendre la scène underground de la musique de danse électronique plus inclusive.

" Je suis venu spécialement pour Yas Meen [Selectress]. Je ne vois pas qu'il y ait une différence entre les hommes et les femmes à cet égard. Je pense que ce n'est plus un problème de nos jours. Dans le passé, on critiquait, surtout au niveau de la classe ouvrière, les femmes qui chantent, qui travaillent comme chauffeurs, mais ce n'est plus le cas." a déclaré Omar Sherif, fan de musique.

Le syndicat des musiciens du pays a annoncé à la fin de l'année dernière qu'il abolissait la musique électronique égyptienne connue sous le nom de mahraganat dans le cadre d'une campagne visant à "préserver le goût du public".

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