Nigéria
Des djihadistes de Boko Haram ont tué samedi 17 éleveurs et volé leur bétail dans l'Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré lundi à l'AFP deux responsables de milices d'auto-défense mises en place par le gouvernement régional.
Des combats ont éclaté lorsque des djihadistes ont attaqué un groupe d'éleveurs qui gardaient leur bétail dans un champ de pâturage près du village d'Airamne dans le district de Mafa, ont indiqué ces sources.
"Dix-sept éleveurs ont été tués dans ces combats et tout leur bétail pris par les insurgés de Boko Haram qui ont lancé l'attaque", a déclaré le chef de milice Babakura Kolo. "Les éleveurs ont tenté de résister mais ils ont été dépassés en nombre par les assaillants qui disposaient également de meilleures armes", a ajouté M. Kolo.
Ces djihadistes ont lancé l'attaque depuis leurs camps de la forêt voisine de Gajiganna.
C'est là que des combattants de Boko Haram ont trouvé refuge après avoir été en grande partie chassés de leur bastion, la forêt de Sambisa, par le groupe djihadiste rival de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) et des offensives de l'armée nigériane, a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a donné le même bilan.
L'ISWAP est né d'une scission avec Boko Haram en 2016. Affilié à l'EI, il est devenu le groupe djihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria depuis la mort du chef du rival Boko Haram, Abubakar Shekau, en mai 2021 dans un affrontement avec les combattants de l'ISWAP.
Boko Haram et l'ISWAP s'en prennent de plus en plus aux civils, notamment aux bûcherons, aux agriculteurs et aux éleveurs, qu'ils accusent d'espionner pour le compte de l'armée et des milices locales qui les combattent.
Les éleveurs qui acceptent de paître sur les territoires contrôlés par les djihadistes après avoir payé une taxe sont cependant généralement épargnés par les attaques.
Le conflit démarré il y a 13 ans dans le nord-est du Nigeria entre les autorités et les jihadistes a coûté la vie à 40 000 personnes et en a poussé deux millions d'autres à fuir leur foyer, selon l'ONU.
Confrontés à une insécurité généralisée - dont l'insurrection djihadiste dans le nord-est -, les Nigérians éliront le 25 février un successeur au président Muhammadu Buhari, qui ne se représente pas après deux mandats, comme le prévoit la Constitution.
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