Ouganda
Le mégaprojet d'exploitation du pétrole ougandais continue d'essuyer les critiques. Outre les associations de défense de l'environnement internationales, la résistance est aussi locale. À l'instar de Bobi Wine, ancien député de l'opposition aujourd'hui considéré militant politique.
"Alors que nous parlons, de graves violations des droits humains sont en train de se produire. Il était important que nous nous penchions sur cette question. Si le général Museveni a fait un signe de tête sans remettre en question les violations des droits humains, cela signifierait qu'elles constituent une politique ici en Ouganda. Il fallait également prendre en compte les préoccupations environnementales.", a déclaré à l'agence AP Bobi Wine début octobre.
Le candidat malheureux aux élections de 2021 face à l'indéboulonnable président Yoweri Museveni a soutenu la résolution du Parlement européen adoptée le 15 septembre dénonçant la répression menée sur les opposants au projet. Selon l'activiste de 40 ans, le dirigeants serait "dangereux" s'il disposait de la richesse pétrolière. "Des pays comme la Guinée équatoriale ou le Brunei étaient aussi pauvres que l'Ouganda, et une fois que leurs dirigeants autoritaires ont mis la main sur le pétrole, ils sont devenus les pires dictateurs, des dictateurs intouchables. Alors malheureusement leurs peuples sont devenus de plus en plus opprimé et plus pauvre. Donc, jusqu'à ce que nous ayons un dirigeant qui soit responsable devant le peuple, jusqu'à ce que le dirigeant soit transparent, jusqu'à ce qu'il soit vraiment un dirigeant serviteur, notre pétrole peut attendre.", soutient Bobi Wine.
Le texte des parlementaires européens a aussi épinglé l'actionnaire majoritaire TotalEnergies et lui a demandé de retardé d'un an le projet afin d "étudier la faisabilité d’un itinéraire bis pour ce projet afin de mieux protéger certains écosystèmes sensibles et les ressources en eau de l’Ouganda et de la Tanzanie, et de limiter l’impact sur les bassins versants de la région des Grands lacs".
Malgré tout, le chef d'État ougandais au pouvoir depuis 1986 s'accroche à son projet et a déclaré qu'il chercherait un autre partenaire si le groupe français se retirait.
Cet oléoduc est une question sensible pour Yoweri Museveni, qui a déjà parlé de "mon pétrole" et dont le gouvernement pense que les pétrodollars sortiront de la pauvreté une grande partie des 45 millions d'habitants du pays. Il est prévu qu'il transporte environ 216.000 barils de pétrole par jour depuis l'Ouganda.
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