Nigéria
Les 23 derniers otages retenus par des hommes armés qui ont mené fin mars une attaque d'envergure contre un train dans le nord-ouest du Nigeria ont retrouvé leur liberté, ont annoncé mercredi les autorités du pays le plus peuplé d'Afrique.
Le Nigeria, qui s'apprête à élire un nouveau président le 25 février prochain, est en proie à une insécurité généralisée. Des groupes criminels attaquent quasi-quotidiennement des villages, volent du bétail et enlèvent des personnalités locales sur les routes ou des voyageurs contre rançon dans le nord-ouest et le centre du pays.
Le 28 mars dernier, huit personnes avaient été tuées et des dizaines enlevées lorsque des assaillants avaient fait exploser une bombe sur une voie ferroviaire et ouvert le feu sur le train reliant la capitale Abuja à Kaduna.
Six mois plus tard, les autorités ont annoncé avoir obtenu la libération des "23 derniers passagers" toujours retenus en otage, dans un communiqué signé par le chef du comité d'action de l'état-major de la défense, Usman Yusuf.
Contacté par l'AFP, le responsable de la sécurité de l'Etat de Kaduna Samuel Aruwan a confirmé la libération des otages et leur prise en charge par les autorités.
Cette attaque extrêmement sophistiquée menée contre un train considéré jusqu'alors comme sur avait particulièrement choqué les Nigérians.
Aucun groupe jihadiste n'a jusqu'à présent revendiqué cette attaque.
Les gangs criminels du nord-ouest agissent pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Mais de récentes alliances entre bandits et jihadistes suscitent de nombreuses inquiétudes.
Ainsi plusieurs sources sécuritaires estiment que des combattants du groupe jihadiste Ansaru, affilié à Al-Qaïda, ont coopéré avec des gangs criminels lors de l'attaque du train.
Ansaru, qui a fait scission de Boko Haram en 2012, est le seul groupe jihadiste connu installé dans le nord-ouest depuis plusieurs années.
Vidéos des otages
Les autorités nigérianes parlent d'une attaque menée "par les terroristes de Boko Haram", mais ils utilisent généralement le terme "Boko Haram" pour désigner indistinctement tous les groupes jihadistes présents au Nigeria.
Début août, le président nigérian Muhammadu Buhari avait affirmé que 31 passagers étaient toujours retenus en otage, mais que l'usage de la force pour les libérer avait été écartée.
Les ravisseurs avaient réclamé dans plusieurs vidéos la libération de certains de leurs commandants emprisonnés en échange des otages. A plusieurs reprises, ils avaient menacé d'exécuter les captifs tout en libérant certains d'entre eux.
La sécurité est un enjeu majeur de l'élection présidentielle qui doit se tenir le 25 février prochain.
Le président Buhari termine son deuxième mandat critiqué de toute part pour son incapacité à endiguer les violences endémiques de groupes criminels, jihadistes ou séparatistes à travers le pays.
L'armée nigériane est déployée sur de multiples fronts, notamment dans le nord-est, théâtre d'une insurrection jihadiste depuis plus de 13 ans qui a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés.
Elle combat également les groupes criminels dans le nord-ouest, et une insurrection séparatiste dans le sud-est du pays.
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