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Côte d'Ivoire : conférence pour l'élimination de la fistule obstétricale

Salle des fêtes du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan le 13/09/2022   -  
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Yannick Djahnoun

Côte d'Ivoire

La salle des fêtes du Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a abrité mardi la Conférence « Partenariat Sud-Sud et triangulaire pour l’élimination de la fistule obstétricale à l’horizon 2030 », organisée par le gouvernement ivoirien et ses partenaires le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (KOICA).

Un dialogue de haut niveau a permis à de nombreuses personnalités ivoiriennes et étrangères, qui ont effectué le déplacement, de validé la déclaration d’Abidjan, représentant une opportunité de relancer et d’accélérer la lutte contre la fistule obstétricale dans la région ouest et centre africaine.

La Première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, marraine de la cérémonie, a au cours de son discours, incité les femmes vivant en Côte d’Ivoire à se faire dépister par mesure préventive ou à fréquenter les centres de santé pour se faire soigner en cas d’infection.

"Je voudrais à présent m’adresser tout particulièrement à mes sœurs et à mes filles souffrant de cette maladie. Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas seules. Les traitements et les prises en charge mis à votre disposition par le gouvernement et ses partenaires sont efficaces et gratuits. Je vous encourage à fréquenter les centres de santé et les hôpitaux pour être soignées et ainsi retrouver une vie normale" a déclaré Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire.

De nombreux facteurs favorisent la propagation de la fistule obstétricale. La forte croissance démographique de la région Afrique de l’Ouest et du Centre, un faible accès aux services de santé sexuelle et reproductive, sont entre autres autant de causes directes et indirectes de la maladie dans la région.

Coalition de donateurs

Pour joindre les actes à la parole et donner corps à différentes résolutions des Nations Unies et de la CEDEAO ainsi que la Déclaration des premières dames de la CEDEAO et celle d’Abidjan sur cette problématique, une coalition des donateurs a vu le jour. La coalition sera coordonné par la Belgique, qui a déjà mené des actions de mobilisation internationale pour la santé sexuelle et reproductive comme le Mouvement SheDecides.

La conférence a été précédé par une mission opératoire menée par une équipe de chirurgiens venus des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et coordonnée par le professeur Magueye Gueye qui a permis d’opérer et de réparer 180 cas complexes de fistules et de renforcer les capacités nationale.

Le Ministre Ivoirien de la santé, de l'Hygiène Publique et de la Couverture Maladie Universelle Pierre Dimba a déclaré au pupitre, lors de cette journée, qu’en dépit des actions menées par le Gouvernement ivoirien pour l’éradication de la fistule obstétricale, de nombreux efforts reste encore à consentir.

Pour leur part, les responsables de l’UNFPA ont réitéré leur engagement à accompagner les victimes de la maladie.

"Pour les Nations unie et je pense que pour toute la communauté et les gouvernements, les ODD nous ont interpellé en 2015-2016 à ne laisser personne pour compte. Souvent la souffrance des survivantes de la fistule, on dit survivante parce que plusieurs n’ont pas pu survivre à la maladie" précise Argentina Matavel, Directrice Régionale du Bureau régional de l'Afrique de l'Ouest et du Centre de l’UNFPA.

"Ces survivantes sont les plus délaissées, parce qu’elles sont cachées par leurs familles. Il y a des préjugés et l’ignorance des familles qui pensent que les victimes ont des mauvais esprits. L’UNFPA est engagée au centre des questions de santé, de l’accès universels au centre de santé sexuelle et de la reproduction" a-t-elle ajouté.

En Côte d’Ivoire, chaque jour, plus de 16 femmes meurent des suites de complications liées à la grossesse, à l’accouchement ou dans les 42 jours suivant la naissance. 80% de ces décès, dont la moitié peut être évitée sont dus à des causes obstétricales directes.

Ce Dialogue qui a conduit à la Déclaration d’Abidjan et qui porte sur les actions à mener pour l’éradication de la fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest et du Centre, sera présenté le 23 septembre 2022 à New York, en marge de l'Assemblée Générale des Nations Unies.

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