Tunisie
Un champ de blé dur au nord de Tunis, la capitale tunisienne. Un bel exemple pour un pays qui vise l’autosuffisance en la matière, la guerre entre la Russie et l’Ukraine ayant provoqué la hausse de prix des céréales. La Tunisie importe 66 % de ses besoins en la matière notamment de la région de la mer noire.
Mais au-delà de cette volonté et des terres propices à la culture, les agriculteurs sont pénalisés par le manque de moyens financiers et logistiques.
"S'il y a une volonté et une politique agricole de l'État, nous, les petits agriculteurs, pouvons augmenter (la production) de 50 à 90 %. Nous demandons à l'État de prendre en considération la situation des petits agriculteurs afin de les aider à remplacer ce matériel très coûteux. Le petit agriculteur n'a pas les moyens d'acheter des équipements tels que des machines ou des tracteurs.'', explique Mondher Mathali , agriculteur tunisien.
Une moissonneuse-batteuse, même de seconde main, coûterait quelque 150.000 euros, une somme inaccessible pour de nombreux petits agriculteurs tunisiens.
L’action des pouvoirs publics est donc attendu. Le blé dur étant essentiel dans les mets à base de couscous et de pâtes, dont les Tunisiens sont les seconds consommateurs mondiaux derrière les Italiens, avec 17 kg de pâtes par habitant et par an.
"Actuellement, la Tunisie réalise un niveau de production de 70% en blé dur. C’est vraiment possible d’atteindre l’autosuffisance en blé dur.
Nous avons travaillé sur un programme d’accroissement des capacités de stockage au niveau national. On va doubler ces capacités. Mais aussi, on va renforcer toute la chaîne de logistique de collecte et transport pour réduire tout ce qui est perte et gaspillage.", souligne Faten Khamassi, chef de cabinet du ministère de l'agriculture.
Depuis avril, le gouvernement a dévoilé une série de mesures pour améliorer la situation, dans l'espoir d'atteindre la pleine autosuffisance en blé dur d'ici 2023. Objectif : passer de 560.000 à 800.000 hectares semés en blé dur.
L'office gouvernemental des céréales a augmenté le prix par tonne versé aux agriculteurs, pour les encourager à produire davantage.
Le ministère de l'Agriculture espère également augmenter de 30% la superficie des terres agricoles consacrées au blé tendre la saison prochaine.
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