Nigéria
Plus de 2 300 délégués membres du parti au pouvoir au Nigeria se réunissent mardi à Abuja, où le Congrès des progressistes (APC) organise sa primaire en vue de désigner son candidat pour la présidentielle de 2023.
Les électeurs du pays le plus peuplé d'Afrique se rendront aux urnes le 25 février 2023 alors que le président Muhammadu Buhari se retire au terme de son second mandat, comme prévu par la Constitution.
Vers 11H00 GMT, les délégués et membres influents de l'APC n'étaient pas encore arrivés à Eagle Square, lieu de la primaire. Des centaines de militants portant les couleurs du parti - vert, blanc, rouge - se massaient cependant le long des avenues, agitant des drapeaux, a constaté un journaliste de l'AFP.
Vingt-trois personnalités en lice pour cette primaire espèrent devenir le candidat de l'APC pour ce scrutin, dont un des principaux enjeux sera la question de la sécurité dans ce pays meurtri par des violences criminelles et jihadistes.
Parmi les principaux candidats de l'APC figurent :
Bola Ahmed Tinubu, chef historique du parti âgé de 70 ans, ardent défenseur de la démocratie en exil pendant la dictature militaire des années 1990, qui a gravi tous les échelons politiques au gré d'accusations de corruption, sans jamais être condamné. Ancien sénateur puis gouverneur de Lagos, poumon économique Nigeria, le richissime musulman convoite désormais la plus haute marche : devenir président, "l'ambition de toute une vie", selon lui.
Yemi Osinbajo, actuel vice-président depuis l'arrivée au pouvoir de Muhammadu Buhari en 2015, M. Osinbajo est professeur d'université et avocat. Chrétien de 65 ans, originaire du sud-ouest, il promet de poursuivre la politique de M. Buhari en cas de victoire.
Rotimi Amaechi, encore ministre des Transports au début du mois, il a dû démissionner pour se présenter. Ce chrétien âgé de 57 ans est l'ancien gouverneur de l'Etat de Rivers, dans le sud-est riche en pétrole. Il bénéficie d'un important réseau au Nigeria et notamment dans cette région.
Ahmad Lawan, actuel président du Sénat âgé de 63 ans, est le principal candidat de cette primaire à être originaire du nord du Nigeria, comme l'est le président Buhari. Son entrée dans la course présidentielle bouscule la tradition du "zonage", un accord tacite au Nigeria selon lequel la présidence doit alterner entre un candidat du nord, majoritairement musulman, et du sud, majoritairement chrétien.
Le principal parti d'opposition, le PDP, en désignant la semaine dernière pour candidat Atiku Abubakar, un musulman du nord, n'a pas respecté ce principe.
Un résultat attendu à 21h GMT
Le président Buhari, attendu à 14H15 GMT à Eagle Square, n'a pas apporté de soutien public à un candidat particulier, demandant à ce que "les délégués soient libres de décider".
Selon le programme officiel, les 2 340 délégués voteront entre 17H00 et 20H00 GMT, et le résultat sera dévoilé à 21H00 GMT.
Le principal parti d'opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), a déjà choisi son candidat la semaine dernière, en la personne d'Atiku Abubakar, ancien vice-président et richissime homme d'affaires originaire du nord, qui se présente une sixième fois en trois décennies à la présidence.
M. Abubakar et le candidat de l'APC s'affronteront, parmi d'autres, pour obtenir la présidence d'un pays en proie à une insécurité généralisée, de l'insurrection jihadiste dans le nord-est aux bandes criminelles qui ravagent le nord-ouest et le centre, en passant par des mouvements séparatistes dans le sud-est.
L'économie est également un sujet majeur au Nigeria, qui compte 215 millions d'habitants dont 83 millions vivant sous le seuil d'extrême pauvreté, selon le dernier recensement de l'organisation World Poverty Clock.
La plus grande économie d'Afrique, affaiblie par la pandémie de Coronavirus, subit désormais les retombées de la guerre en Ukraine, qui ont fait grimper les prix des carburants et des denrées alimentaires sur tout le continent.
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