Burkina Faso
Au moins 15 personnes, dont neuf soldats burkinabè, ont été tuées dimanche et une trentaine blessées, lors d'attaques djihadistes simultanées contre deux détachements militaires dans le nord du Burkina Faso, a indiqué l'armée dans un communiqué.
"Les détachements militaires de Gaskindé et de Pobe Mengao ont été les cibles d'attaques terroristes dans la matinée du dimanche 24 avril 2022", selon un communiqué de l'État-major, qui évoque deux attaques "simultanées" qui visaient les bases militaires et "les populations civiles".
"On dénombre pour l'attaque de Gaskindé neuf décédés, cinq militaires et quatre civils. L'attaque de Pobe Mengao a causé la mort de six personnes dont quatre militaires et deux volontaires pour la défense de la patrie", VDP, des supplétifs civils de l'armée, a poursuivi l'État-major.
Frontière malienne
Une trentaine de personnes ont également été blessées dans ces deux attaques, visant des détachements distants de quelques kilomètres l'un de l'autre, près de la frontière malienne. "La situation dans ces deux localités est actuellement sous contrôle", a précisé l'armée.
Plus tôt dans la journée, des sources locales et sécuritaires avaient fait état de la mort d'une dizaine de personnes dont cinq soldats dans l'attaque de Gaskindé. Le 8 avril, toujours dans le nord du pays, un détachement militaire avait été visé par une attaque, tuant 12 soldats et quatre VDP.
Attaques djihadistes
Le Burkina Faso, en particulier le nord et l'est, est la cible d'attaques djihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouveau chef de l'État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'être inefficace face à la violence djihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".
Relative accalmie
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, le lieutenant-colonel Damiba fait face depuis quelques semaines à une recrudescence d'attaques de djihadistes présumés qui ont fait plus de 100 morts, civils et militaires.
Début avril, le chef de l'État avait annoncé la création de comités locaux de dialogue avec des groupes djihadistes pour tenter d'enrayer les violences.
L'État burkinabè ne discute toutefois pas directement avec les combattants des groupes armés : ces comités sont composés de responsables religieux, de chefs coutumiers et traditionnels. En parallèle, l'armée burkinabè continue ses opérations militaires contre les djihadistes.
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