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Niger : le Parlement autorise la présence de forces étrangères

Un détachement d'éléments des forces spéciales anti-jihadistes "Almahaou" (Tourbillon) patrouille le 6 novembre 2021 dans la région de Tillaberi (ouest du Niger),   -  
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BOUREIMA HAMA/AFP or licensors

Niger

Les députés nigériens ont largement voté en faveur d'un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour lutter contre le djihadisme.

Après plusieurs heures de débats, les députés ont voté à main levée, 131 pour le texte, 31 contre. Il y avait peu de suspens quant à l'issue du vote, l'Assemblée nationale comptant 135 députés issus de la majorité sur 166.

"Le vote se faisant à la majorité absolue des membres de l'assemblée nationale soit 84 voix, le texte (...) est adopté", a déclaré Seïni Oumarou, le président de l'Assemblée nationale.

"Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national", a assuré le Premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou, rejetant des critiques de certaines ONG au sujet du déploiement de forces étrangères.

Dans sa lutte contre les mouvements jihadistes liés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), le Niger bénéficie du soutien de plusieurs pays occidentaux, dont la France et les Etats-Unis, qui ont des bases militaires à Niamey et dans la région d'Agadez (nord).

Le Niger "est quasiment encerclé par les groupes armés terroristes", a rappelé le chef du gouvernement. Il a également évoqué le retrait en cours de la force antijihadiste française Barkhane et européenne Takuba au Mali, estimantqu'elle "constitue un facteur important d'aggravation de la situation sécuritaire" le long des 800 km de frontière entre le Niger et le Mali.

"On ne peut pas reprocher à la force Barkhane de n'avoir pas accompli la misison de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Les résultats extrêmement importants des opérations de Barkhane ont permis d'avoir une accalmie relative dans la zone de Ouallam et Tillabéri" dans l'ouest nigérien, proche du Mali, a-t-il assuré. M. Oumarou a également ouvert la porte à une collaboration renforcée avec la France notamment.

Selon lui, "de nouvelles implantations de forces spéciales étrangères seront créées plus près des théâtres d'opération (près du Mali)" dont "les règles d'engagement" feront l'objet "d'accords conformes aux dispositions constitutionnelles et légales de notre pays".

"Dans ces accords, nous allons veiller à ne pas répéter les erreurs qui ont été commises avant. Barkhane a compris qu'elle ne peut pas opérer seule, il faut que les opérations sur le terrain soient conjointes", a-t-il ajouté.

L'opposition a de son côté voté contre le texte. "Nous ne pouvons pas donner un blanc seing au gouvernement," a affirmé Soumana Sanda, un parlementaire de l'opposition, un autre évoquant "des zones d'ombre".

"Le Niger seul ne peut mener cette guerre, la recherche des partenaires s'impose nécessairement et nous avons fait notre choix, celui de la France", a de son côté affirmé le député de la majorité, Yacine Ben Mohamed.

Outre les forces spéciales étrangères de la France et des Etats-Unis déjà présentes, le Niger s'est déclaré prêt à en accueillir d'autres. Selon le chef du gouvernement, "malgré les efforts déployés" pour contenir la menace, "le bilan humain et économique est lourd". En 2021, plus de 800 victimes en majorité civiles ont été dénombrées, et 758 écoles abritant 72.981 élèves étaient toujours fermées au 31 janvier 2022, a-t-il déclaré.

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