Egypte
Les procureurs égyptiens ont renvoyé mardi devant les tribunaux un homme suspecté d'avoir poignardé à mort un prêtre chrétien copte. Le meurtrier présumé sera "jugé pour meurtre avec préméditation", une expertise psychologique l'ayant déclaré "responsable de ses actes".
Le ministère public a déclaré dans un communiqué que le suspect était accusé d'avoir tué le prêtre le 7 avril dernier sur la promenade populaire du bord de mer dans la ville méditerranéenne d'Alexandrie.
Il est également accusé de possession illégale d'un couteau utilisé lors de l'attaque. Immobilisé par des passants et remis aux forces de l'ordre, le suspect avait été placé en détention dans un hôpital psychiatrique, le parquet ayant des doutes sur sa santé mentale.
Aucune date n'a été fixée pour le procès. Le suspect pourrait être condamné à mort s'il est reconnu coupable. Le Patriarcat copte orthodoxe d'Alexandrie a identifié le prêtre comme étant Arsanious Wadid, 56 ans, qui travaillait dans une paroisse locale.
Violences sectaires
Les violences sectaires ne sont pas rares en Égypte. Les extrémistes islamistes ont également pris pour cible les chrétiens ces dernières années, en particulier après l'éviction par l'armée, en 2013, d'un président islamiste élu au milieu de manifestations de masse contre son pouvoir de division.
En septembre 2017, un partisan présumé de l'État islamique a poignardé à mort un médecin chrétien de 82 ans au Caire. Il a été condamné à mort l'année suivante.
Les coptes d'Égypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient, se sont plaints à plusieurs reprises de discrimination. Ils représentent environ 10% de la population égyptienne, qui compte plus de 103 millions d'habitants.
Législation contraignante
Les coptes s'estiment tenus à l'écart de nombreux postes de la justice, des universités ou encore de la police et déplorent une législation très contraignante pour la construction des églises et beaucoup plus libérale pour les mosquées.
Le sujet est sensible et le militant copte des droits humains Patrick Zaki a récemment passé 22 mois en détention pour "diffusion de fausses informations" à cause d'un article dénonçant des violations des droits des chrétiens en Égypte.
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