Tunisie
Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche, dans la capitale Tunis, pour commémorer le 66e anniversaire de l'indépendance et exiger le renversement de ce qu'ils ont qualifié de "coup d'État".
Les manifestants ont brandi des slogans tels que "à bas le coup d'État", "libertés, libertés, l'État policier est fini", "le pouvoir judiciaire est indépendant " et "destituer le président est un devoir".
L'Agence Anadolu a rapporté que des milliers de personnes ont défilé depuis le quartier "Bab Saadoun" de la capitale, vers la place du Bardo (le siège du parlement), en réponse à un appel lancé par l'Initiative "Citoyens contre le coup d'État".
"Citoyens contre le coup d'État" est une initiative populaire qui a présenté une proposition de feuille de route pour mettre fin à la crise politique en Tunisie, notamment la tenue d'élections présidentielle et législatives anticipées au second semestre de 2022.
Les autorités ont interdit aux véhicules de passer par la rue "20 mars", qui mène au siège du Parlement, dans la banlieue du Bardo, et ont également interdit au métro de s'arrêter dans les stations situées au passage des manifestants.
"coup d'État contre la Constitution"
En marge de la manifestation, Riad Al-Shuaibi, conseiller politique du chef du mouvement Ennahda, a déclaré que cette action s'inscrit dans la continuité de la lutte pour mettre fin au "coup d'État" et "la Tunisie sur la voie démocratique".
"C'est un jour historique pour les Tunisiens qui célèbrent le 66e anniversaire de l'indépendance des colons français (1881-1956), et malgré le déploiement sécuritaire et les arrestations qui ont touché un certain nombre de ceux qui voulaient y participer, nous sommes fermement présents sur cette route vers le Bardo," a-t-il déclaré.
Pour sa part, un membre de l'initiative "Citoyens contre le coup d'Etat" en Tunisie, Jawhar Ben Moubarak, a déclaré que "8 mois se sont écoulés depuis le coup d'Etat contre la démocratie. Aujourd'hui, c'est une occasion pour les Tunisiens d'exprimer leur rejet de la tentative de Saïed de monopoliser le pouvoir."
"_L'important dispositif sécuritaire qui a été déployé, empêchant des dizaines de manifestants d'atteindre le point de départ pour la marche et l'arrestation d'autres, confirme la volonté de l'autorité existante de rétablir l'État policier et de confisquer le droit d'expressio_n", a-t-il poursuivi.
Aucun commentaire officiel n'a été émis dans l'immédiat concernant les propos tenus par les participants à la marche, mais les autorités affirment généralement leur engagement à préserver la liberté d'opinion, d'expression et de participation politique « conformément à la loi ».
Depuis le 25 juillet dernier, Saïed a pris des "mesures exceptionnelles", notamment le gel des compétences du Parlement, la promulgation de lois par décrets présidentiels, la destitution du gouvernement. La majorité des forces politiques et civiles en Tunisie rejettent ces mesures et les considèrent comme un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent, y voyant un "redressement de la révolution de 2011" qui avait renversé le président de l'époque Zine Abidine Ben Ali.
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