Angola
Le procès de l'homme d'affaires angolais a commencé ce vendredi à Luanda. Proche des anciennes élites politiques du pays, Carlos Manuel de Sao Vicente est accusé d’avoir détourné 900 millions de dollars avec sa compagnie d’assurance au moment du boom pétrolier en Angola.
Un procès en silence
Dans la salle du tribunal ce vendredi, les enregistrements étaient interdits, les journalistes ont donc été contraints d'attendre à l'extérieur. Un manque de transparence qui a inquiété les professionnels venus couvrir le procès.
"Bien que le juge soit en charge de l'audience, il n'a pas le pouvoir de décider qui et quand les gens peuvent entrer. C'est la loi qui détermine quand les audiences sont publiques ou fermées ", explique Texeira Candido, secrétaire général de l'Union des journalistes. " Nous ne sommes pas des spectateurs, nous sommes des journalistes et nous sommes venus ici pour travailler tout comme les juges. Nous demandons à être respectés, ce genre de restriction est inacceptable ", déclare Fernandes au micro de l'AFP.
900 millions de dollars en Suisse
D'autant que l'affaire ne s'arrête pas aux frontières de l'Angola. C'est même en Suisse qu'elle a commencé, avec une première enquête ouverte en 2018. La justice saisit le compte en banque de De Sao Vicente à Genève et bloque les 900 millions de dollars soupçonnés d'être issus de détournements de fonds.
En Angola, De Vicente est aujourd'hui accusé par le procureur général de détournement de fonds, de réception indue d'avantages, de corruption, de trafic d'influence et de blanchiment d'argent. En cause, son groupe AAA Seguros SA, une compagnie d'assurance, dont il aurait obtenu des parts frauduleusement. Il aurait aussi bénéficié illégalement de programmes d'assurance dans l'industrie pétrolière, selon l'agence de presse nationale Angop.
De Sao Vicente, qui clame depuis le début son innocence, a été incarcéré en septembre 2020 dans la prison de Viana, à Luanda, en attendant son procès ce vendredi.
Tourner la page de la corruption
Le procès est symbolique pour les Angolais, par son ampleur; mais aussi par la colère qu'il réveille, dans un pays déjà abîmé par la corruption à grande échelle.
Depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 du président Joao Lourenco, la lutte contre la corruption est devenue l’une des priorités du pays, et ce procès de De Soa Vicente marque une nouvelle étape importante.
Selon le ministère de la justice, depuis le début de la campagne anti-corruption, 11 milliards de dollars de biens ont déjà été saisi.
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