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Zimbabwe : 20 ans après, le pays subit encore les sanctions

Des Zimbabwéens faisant la queue devant les banques, certains d'entre eux passant la nuit à attendre, dans une tentative désespérée d'obtenir des dollars.   -  
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JEKESAI NJIKIZANA/AFP or licensors

Zimbabwe

Au Zimbabwe, la population et les entreprises payent encore les sanctions d'il y a 20 ans. Imposées par les Etats Unis alors que le président de l'époque, Robert Mugabe, avait lancé une violente répression électorale, elles ciblaient uniquement l'élite par un gel des avoirs et une interdiction de voyager. Des mesures, qui se répercutent sur l'économie du pays, en étranglant l'accès au système bancaire international et obstruant l'aide du Fond monétaire international (FMI).

"Nous avions l'habitude d'employer plus de 350 personnes ici, et nous sommes maintenant à moins de 50 employés", explique Callisto Jokonya, chef d'entreprise dans la réfrigération. "Cela montre bien l'impact des sanctions. On formait des mécaniciens frigoristes et tous les mécaniciens frigoristes qui sont passés par notre entreprise, soit bien plus de 300, ont quitté le pays et travaillent ailleurs à l'extérieur du pays."

La loi américaine Zimbabwe Democracy and Economic Recovery Act (Zidera) interdit aux bailleurs de travailler avec le Zimbabwe, en pénalisant les entreprises. Dans sa dernière version de 2018, elle demande une meilleure organisation d'élections et le respect des droits de l'homme. Elle exige également que le pays paie 9 milliards de dollars aux agriculteurs blancs dont les propriétés ont été saisies lors de réformes foncières il y a 20 ans.

"Ces sanctions ont pour but de faire trembler l'économie, elles sont destinées à toucher les citoyens ordinaires", détaille Sally Ngoni, cofondatrice du Broad Alliance Against Sanctions.

"On ne veut pas que des conditions soient imposées au gouvernement ou au peuple zimbabwéen, pour dire : 'Faites ceci pour que l'on supprime les sanctions'. Alors que cela est fait par ceux qui prétendent être les maîtres de la démocratie et des droits de l'homme, mais qui ne respectent pas ce qu'ils prêchent."

En novembre 2021, un expert des nations unies en visite au Zimbabwe, a déclaré que 87 institutions financières ont cessées de collaborer avec le pays, de peur de se voir infliger des sanctions.

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