Culture africaine
Après plus de 129 ans passé en France, 26 objets d’art dérobés par l’armée française à l’époque coloniale vont regagner leur terre, le Bénin. La Grande-Bretagne a aussi remis au Nigeria, une de ses œuvres pillées à l’époque coloniale. Les anciennes puissances colonisatrices viennent-elles de s’engager dans la voie de la restitution au continent de ses trésors culturels spoliés depuis des lustres ?
A Paris, les choses ne se passent pas en catimini. La France et a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Le pays expose au musée du Quai Branly, des œuvres d’art volés au Bénin il y a… 129 ans et qui prendront la direction de Cotonou le 9 novembre.
Il s’agit notamment, des statues de l'ancien royaume d'Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d'Abomey par les troupes coloniales en 1892. Ils seront exposés sur différents sites au Bénin, notamment dans un ancien fort portugais de la ville de Ouidah, autrefois plaque tournante de la traite des esclaves, en attendant qu'un musée soit construit à Abomey pour les accueillir.
Le retour au bercail de pièces, victimes de la colonisation, avait été décidé à Ouagadougou par le président français en 2017. Puis entériné par le vote d’une loi par le Parlement français. Mercredi, au musée du Quai Branly, le Bénin n’a pas boudé son plaisir.
" Les 26 œuvres d'art qui sont présentées ici pour la première fois toutes ensemble représentent un patrimoine culturel exceptionnel et irremplaçable pour le peuple béninois. Elles constituent une part indéniable de l'identité culturelle et religieuse de notre pays. La France et le Bénin montrent au monde entier un exemple de coopération muséale et patrimoniale à travers cette restitution.’’, a déclaré Aurélien Agbenonci, ministre béninois des affaires étrangères.
C’est le chef de l’Etat béninois qui viendra chercher ces merveilles culturelles, arrachées à son pays par les colonisateurs. Emmanuel Macron ouvrira pour les portes de son palais à son homologue.
Une épée, c’est l’unique objet culturel restitué par la France jusqu’ici. C’était à l’armée sénégalaise.
Opération restitution ?
L'université de Cambridge a remis mercredi officiellement au Nigeria une sculpture de coq en bronze pillée il y a un siècle, devenant ainsi la première institution britannique à restituer un objet volé pendant la colonisation.
L'œuvre d'art, offerte par un soldat britannique, fait partie de centaines de sculptures, gravures et bronzes pillés en 1897 dans le royaume du Bénin, qui correspond aujourd'hui au sud-ouest du Nigeria.
Le coq, qui décorait autrefois le réfectoire le l’institution a été retiré en 2016, après une campagne menée par une partie de ses étudiants contre les symboles rappelant le passé colonial britannique.
Les experts estiment que 85 à 90 % des objets culturels africains ont été prélevés sur le continent. Mais établir comment un objet est arrivé entre les mains des Européens peut être très délicat.
Certains ont été saisis par des administrateurs, des troupes ou des médecins coloniaux et transmis à des descendants qui en ont fait don à des musées européens.
En France, Un rapport d'experts commandé par Emmanuel Macron a recensé quelque 90 000 œuvres africaines dans les musées français.
La Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne ont également examiné de près la manière dont ils ont constitué leurs collections d'art.
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