Soudan
Au Soudan, une tentative de coup d’Etat mené par des officiers liés à l’ancien régime a été avortée ce mardi. A l’aube, des putschistes auraient tenté de prendre le contrôle des bâtiments des médias d’Etat. Selon les autorités, les "chefs du complot" ont été arrêtés et la situation serait maîtrisée.
"Une tentative de coup d'Etat manqué, menée par un groupe d'officiers des forces armées et de civils issus de l'ancien régime (...), a été maîtrisée à l'aube (mardi)", a déclaré à la télévision d'Etat le ministre de l'Information, Hamza Baloul. Les autorités ont arrêté "les chefs du complot manqué" et la situation est désormais "sous contrôle", a-t-il ajouté.
Des officiels ont pour leur part fait état d'une tentative de la part des auteurs du "complot" de prendre le contrôle du bâtiment des médias d'Etat, tandis qu'un haut responsable de l'armée indiquait que des officiers impliqués dans le putsch manqué avaient été "immédiatement suspendus".
Dans le centre de Khartoum, la circulation semblait fluide, y compris autour du quartier général de l'armée où les manifestants ont organisé les principaux sit-in qui ont mené à la chute de d'Omar el-Béchir. Les forces de sécurité soudanaises ont toutefois bloqué le principal pont reliant Khartoum à sa ville jumelle d'Omdourman, de l'autre côté du Nil.
Transition démocratique
"Ce qui s'est passé est un coup orchestré par des parties à l'intérieur et à l'extérieur des forces armées, qui est une extension des tentatives des restes de l'ancien régime pour faire avorter la transition démocratique civile. Nous allons prendre des mesures immédiates pour fortifier la transition et démanteler le système du 30 juin, qui constitue toujours une menace pour la transition", a déclaré le Premier ministre Abdalla Hamdok.
Cette tentative de coup d’Etat ne serait pas le premier à viser le gouvernement de transition formé après l’éviction en 2019 de l’ancien président Omar el-Bechir. L’ancien chef d’Etat est actuellement jugé pour sa participation au putsch de 1989 qui l’avait mené au pouvoir.Depuis trois jours des manifestants bloquent des routes et le principal port du pays pour dénoncer un accord de paix historique avec les rebelles, signé en 2020. Des tensions exacerbées par la crise économique qui secoue le Soudan
"Ils font toujours des promesses et la dernière fois qu'une délégation est venue s'asseoir avec nous, ils ont convenu que nous avions de vraies demandes et que le gouvernement central répondrait à nos questions et résoudrait nos problèmes. Nous avons alors débloqué les routes et attendu leur réponse, mais ils n'ont jamais tenu leur promesse. Les gens ont été obligés de bloquer les routes mais cette fois, c'est définitif. Soit vous résolvez nos problèmes, soit nous continuons le blocage des routes", avance Yusef Mohammed Hassan, un manifestant.
Soutien de Hemeti
Dans un message dénonçant la tentative de coup d’Etat, le puissant chef paramilitaire Hemeti, ancien du régime el-Béchir, a pour sa part renouvelé son soutien à la transition démocratique. "Nous voulons une véritable transition démocratique avec des élections libres et justes", a-t-il déclaré, selon l'agence officielle Suna.
En place depuis plus de deux ans, le cabinet civilo-militaire, né d'un accord avec les factions politiques qui ont mené la mobilisation populaire contre Omar el-Béchir, était censé emmener le Soudan vers un pouvoir entièrement civil en trois ans. Mais son mandat a été réinitialisé lors de la signature en octobre 2020 d'un accord de paix historique avec une coalition de groupes rebelles, lui laissant jusqu'en 2023 pour mener à bien sa mission.
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