Guerre
Alors que la course à légalité homme-femme est encore longue sur le continent africain, les violences sexuelles sur les femmes en zones de conflit continuent de briser des milliers de vies.
À Béni, au Tigré, au Sahel, la liste des zones de guerre où les femmes sont les principales victimes de violences atroces est aussi longue que la quête qu’elles mènent sur le continent pour faire valoir leur droit. Le viol de guerre, désigne l’ensemble des agressions sexuelles, de prostitutions forcées et d’esclavage sexuel survenu dans un contexte de conflit.
Devenu une arme de guerre, le viol qui sévit telle une épidémie dans certains pays d’Afrique ne semble pas être en déclin. Selon l’organisation qui lutte contre les crimes de guerre We are not Weapons of War (WWOW), concernant les viols de guerre "aucun chiffre à ce jour ne peut être considéré comme fiable,car aucune étude complète n’a encore été conduite." Une triste réalité d’autant plus que dans ces environnements, les victimes sont rarement prises en charge, ni d’un point de vue médicale, ni d’un point de vue psychologique pour soulager les traumatismes.
Dans un récent rapport d’Amnesty internationale, s’agissant du Tigré, il est précisé que "les services de santé du Tigré ont enregistré 1 288 cas de violences liées au genre entre février et avril 2021. L’hôpital d’Adigrat a recensé 376 cas de viol entre le début du conflit et le 9 juin 2021."
"Cependant, de nombreuses victimes ne se sont pas rendues dans un centre de santé, ce qui laisse à penser que ces chiffres ne représentent qu’une petite fraction des viols commis dans le contexte du conflit" poursuit le rapport.
Souvent paralysées par la honte, les femmes victimes de viol n’osent pas en parler, ce qui rend le recensement de ces violences difficiles.
Le corps des femmes pour champ de bataille
Depuis toujours les violences sexuelles ont fait partie intégrante de la guerre, mais aujourd’hui, cette pratique se traduit comme une stratégie au service des conflits, auparavant, les victimes n’étaient que des dommages collatéraux.
Le viol est aussi utilisé comme nettoyage ethnique, les femmes victimes attrapent des infections sexuellement transmissible (IST) , elles ne sont pas traitées, ainsi, elles transmettent la maladie, deviennent stériles, et faute de reproduction, le village se meurt.
Lors d’une allocution à l’université de Montréal, le prix Nobel de la paix 2018, le Dr Mukwege, gynécologue surnommé "l’homme qui répare les femmes**"** pour ses actions dans le nord-Kivu en RDC, témoignait "des périnées de bébés sont éclatés. Des femmes se font violer, puis tirer des balles dans l’appareil génital, se font enfoncer des baïonnettes, des objets contondants, se font brûler l’intérieur. Se font violer devant leur mari, devant leurs enfants, devant leur village."
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