Sénégal
Un prisonnier célèbre au Sénégal, surnommé "l'as des évasions", était toujours en cavale lundi soir, après avoir réussi une nouvelle fois à s'échapper d'une prison de Dakar où il était détenu dans une zone de "haute sécurité".
Baye Modou Fall, surnommé également "boy djinné" (le jeune djinn, ou le jeune génie), est apparu en début de soirée dans un entretien de plus d'une heure accordé à une chaîne de télévision privée, iTV.
Il a expliqué au journaliste qui l'interrogeait dans un lieu tenu secret avoir réussi à s'évader "par ses propres moyens" dans la nuit de samedi à dimanche en brisant "deux barres et un grillage qui se trouvaient (dans une bouche) d'aération" d'une zone de haute sécurité de la prison de Grand-Yoff, un quartier populaire de Dakar.
"J'ai toujours considéré que les conditions de sécurité n'étaient pas remplies dans cette prison. Je n'ai jamais commis un acte de banditisme. J'ai pris ma liberté provisoire en m'évadant après avoir observé une grève de la faim", a-t-il dit, vêtu d'un élégant boubou blanc et coiffé d'un bonnet gris.
Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de l'évasion de cette homme marié d'environ 32 ans et savoir s'il a bénéficié de complicités, avait auparavant déclaré à la presse Mbaye Sarr, un responsable de l'administration pénitentiaire.
Plusieurs fois arrêté pour des motifs comme "vol en réunion avec usage d'armes" et "association de malfaiteurs", M. Fall s'était déjà évadé une dizaine de fois de plusieurs prisons du Sénégal, selon la presse locale.
Sa dernière arrestation remonte à 2016 à la frontière guinéenne. Il était depuis lors détenu à Dakar.
Se plaignant de la durée des procédures, il a affirmé être prêt à se présenter au tribunal le jour où ses avocats l'informeront du début de son procès.
Les défenseurs des droits humains dénoncent régulièrement les conditions de détention et la surpopulation dans les prisons sénégalaises, le recours quasiment systématique au placement sous mandat de dépôt et la durée des détentions provisoires.
Un projet du gouvernement sénégalais pour le recours à la surveillance électronique comme substitut possible à la détention, et éviter notamment les longues détentions, a été présenté en août 2019 mais n'est pas encore mis en oeuvre.
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