Libye
Ils sont venus d'Érythrée, du Niger, du Soudan et d'autres pays africains, leur rêve, traverser la méditerranée pour rallier l’Europe ou simplement gagner leur vie en Libye dévastée par la guerre depuis 2011.
Ces migrants constituent désormais la principale main d’œuvre informelle du pays. Au quotidien, ils sont en quête de rares petits boulots pour des rémunérations ne dépassant les 20 dollars. Et disent ne pas avoir d’alternative, puisque venant des pays secoués par les conflits et la pauvreté.
"Je suis venu en Libye, je suis resté à Misrata et à Tripoli pour travailler et gagner de l'argent, et je veux retourner au Niger pour me marier et vivre là-bas", explique Okasha Min Nujir, originaire du Niger.
Ahmed Ismail Mansour, originaire du Darfour ne baisse pas les bras. Sa volonté de partir est renforcé par la période de vache maigre en Libye.
"Je cherche du travail ici, mais il n'y a pas de travail en ce moment, alors je veux aller en Europe." dit-il.
Entre la rigueur de la méditerranée et l’Europe qui se barricade de plus en plus, le pari de ces candidats n’est toujours pas gagné d’avance. Cette semaine, l’Espagne a renvoyé vers le Maroc plusieurs milliers de migrants entrés illégalement à Ceuta. L’année dernière, environ 2200 personnes sont mortes en méditerranée devenue un véritable cimetière de migrants.
"Je suis venu il y a six ans pour partir en Europe", lance Mokhtar Mohamed, Soudanais de 27 ans originaire du Darfour, région ravagée par la guerre. Il s'est installé sous un pont de la capitale.
"J'ai tenté la traversée en 2016 mais notre bateau a été intercepté et j'ai été placé dans un centre de détention" en banlieue de Tripoli, se souvient-il.
Les départs clandestins vers l'Europe ont commencé sous Mouammar Kadhafi, qui a régné sur la Libye pendant 42 ans jusqu'en 2011.
Le "Guide" n'hésitait pas à faire pression sur les pays européens, leur réclamant des compensations financières pour endiguer les flux migratoires.
En ouvrant ses portes à de nombreux migrants dans un élan de panafricanisme calculé, le riche pays pétrolier d'à peine sept millions d'habitants était aussi devenu une destination finale.
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