Djibouti
Deux candidats, un président sortant et un indépendant, une opposition qui a boycotté les élections : le Djibouti vote ce vendredi au premier tour de l’élection présidentielle.
En l’absence de l’opposition traditionnelle qui a décidé de boycotter les élections, mettant en cause le scrutin qui ne seraient, selon elle, ni libres, ni transparentes, c’est donc deux hommes qui vont en théorie s’affronter dans un face à face : le président sortant Ismaël** Omar Guelleh,** dit IOG, et Zakaria Ismael Farah.
Le premier dirige le Djibouti depuis deux décennies, il a été tour à tour agent de renseignements, sécurocrate, directeur de cabinet de l’ancien président Hassan Gouled, avant de devenir président de la république en 1999.
Réélu en 2016, il a l’intention de rempiler pour un cinquième mandat. Il a fait campagne sous le thème de la continuité et affirmé tout au long des meetings qu’il entend encore faire bénéficier le Djibouti de son leadership et continuer les projets entamés.
De son côté, Zakaria Ismael Farah, lui, est un homme totalement inconnu du public. L'homme d’affaires de 57 ans, sans parti politique, est apparu pour la première fois sur la scène politique en janvier lorsqu’il a annoncé sa candidature sur les réseaux sociaux. Sa campagne a été éphémère. Fait inédit, alors qu’il était attendu lors d’un meeting à Djibouti, il est apparu les mains liées en guise de protestation. Depuis, Zakaria Ismael Farah n’est plus apparu en public.
Djibouti, îlot de stabilité
Conflit au Tigré, guerre au Yémen, crise en Somalie voisine, Djibouti apparaît comme un îlot de stabilité dans la région. Au niveau économique le pays s’en sort plutôt bien malgré la pandémie de Covid-19 qui a affecté son économie.
Les prévisions de croissance pour 2021 oscillent entre 1 et 3 %. Sa position stratégique à l'entrée de la mer Rouge et du golfe d'Aden, fait de Djibouti un pays choyé par ses partenaires internationaux comme la France, ancienne puissance coloniale, ou la Chine, qui y a intensifié ses investissements.
Malgré ses indicateurs économiques positifs, Djibouti reste encore un pays à l’indice de développement faible. La population dans son ensemble tire encore peu profit des revenus tirés de l'accueil de garnisons et d'activités portuaires étrangères.
Un élection sans enjeu ?
Avec une opposition absente, l’élection du 09 avril à Djibouti reste sans véritable enjeu. Les djiboutiens sortiront-ils en masse pour aller aux urnes ? Pour certains observateurs, cette élection pourrait-être un plébiscite pour l’ensemble de l’œuvre d’Ismail Omar Guelleh, d’autant plus que son mandat en cas de réélection pourrait être son dernier. La constitution djiboutienne amendée en 2010 fixe l’âge limite à 75 ans. Le président sortant en a 73.
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