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Tunisie, l'an 10 de la révolution perturbé par le virus

Avenue Bourguiba 2021   -  
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AFP

Tunisie

Les rues de Tunis, la capitale tunisienne sont restées vides et calmes jeudi. Alors même que le pays commémorait le 10 e anniversaire du départ en exil du président Zine el Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir par la rue en 2011.

Il n’y a pas eu de festivités. Les manifestations sont interdites. Le pays a décrété 4 jours de confinement à partir de jeudi, pour lutter contre le coronavirus. La mesure fâche.

« Ils nous imposent un confinement de quatre jours. Ont-ils peur de la pandémie ? Pourquoi n'ont-ils pas pris cette mesure avant ? Pourquoi le 14 janvier précisément ? Quels sont leurs objectifs ? Ont-ils peur de leur position ? Seuls les pauvres travailleurs en pâtissent, les politiciens reçoivent leur salaire mensuel en milliers de dinars alors qu'ils sont assis dans leur bureau. Je suis un journalier, si je ne travaille pas, je ne serai pas payé », souligne Hamma Zhani, un serveur.

Des victimes de la révolution sur le terrain

Quelques dizaines de Tunisiens, dont des victimes de la répression de la révolution en 2011 ou leurs proches, se sont rassemblés jeudi en dépit du confinement, et ils ont été empêchés de défiler sur l'avenue Bourguiba, lieu symbolique de la révolution.

"C'est un confinement politique et non sanitaire", ont lancé les manifestants, réagissant à l'important dispositif sécuritaire déployé dans le centre de Tunis, qui les a dispersés dans le calme.

Les blessés de la révolution, à l'initiative de cette marche, réclament une reconnaissance officielle de la part des autorités, notamment via la publication de la liste définitive des morts et blessés au Journal officiel.

Cela leur donnerait droit à des réparations, mais aussi à une reconnaissance morale, en gravant dans le marbre cet épisode de l'histoire tunisienne, alors que s'enlisent les procès des responsables du ministère de l'Intérieur poursuivis pour des homicides en 2011.

"Nous continuons à nous battre, en fauteuil roulant et en béquilles", clame en pleine rue,  Moslem Kasdallah, 31 ans, qui a perdu une jambe dans des heurts avec la police en 2011.

En 2012, un bilan préliminaire des autorités avait fait état de 338 morts et 2.147 blessés. En octobre 2019, le Comité supérieur des droits de l'Homme a publié sur son site une liste de 129 personnes tuées et 634 blessées.

Amnesty a déploré jeudi l''impunité" des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur poursuivis pour leur rôle dans la répression en 2011, appelant les autorités tunisiennes "à apporter des garanties pour que les personnes accusées d'homicide" et d'autres graves violations envers des manifestants pacifiques soient jugées.

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