Violence contre les femmes
Ces images avaient choqué le monde. En 2014, les filles de Chibok étaient devenues un symbole des violences faites aux femmes au Nigéria. Six ans sont passés mais les violences, elles, sont toujours très importantes dans le pays.
A l’occasion de la Journée Internationale pour l'Elimination des Violences à l'égard des Femmes, la photographe Etinosa Yvonne a photographié ces femmes victimes de violence.
"C’était comme mettre à l’écrit ce qu’elles traversent et la façon dont cela à un effet sur leur santé mentale", explique Etinosa Yvonne. "_Elles ne comprennent pas ce qu’elles traversent, elles savent qu’elles reçoivent une aide psychologique. Mais parce qu’elles ne peuvent pas le contextualiser, elles subissent ce qu’elles vivent et essayent de comprendre ce qui se passe au jour le jour. _Les problèmes d’estime de soi sont très présents et j’ai remarqué que beaucoup n’ont pas confiance en elles et cela les empêche de tenter quoi que ce soit, d’essayer de sortir de cette situation dans laquelle elles se trouvent", ajoute t-elle.
Les problèmes de santé mentale sont encore tabou dans la société. Mais récemment, l’activisme d’une frange plus jeune de la population a permis de remettre sur la table ces blessures trop longtemps ignorées.
"_Ça a été un sujet tabou et les gens qui ont des problèmes se voient dire 'oh tu es folle, tu dois aller à l’église ou tu dois aller voir un imam pour que l’on prie pour toi'. _Il n’y avait jamais eu de besoin de s'asseoir et d’en discuter. Donc ils vont peut-être s’arrêter de dire cela, mais parce que c’est un sujet tabou, elles doivent le garder pour elles-mêmes" explique la photographe.
Face à ce mutisme sur la question, la photographe Etinosa Yvonne, estime que c’est à la société toute entière de remettre en question son fonctionnement et notamment sa vision des deux sexes.
"Il va falloir faire beaucoup sur l’éducation. Notre société doit désapprendre cette glorification des hommes, et l’objectification des femmes doit cesser. Parce que l’on a une société dans laquelle les femmes ne sont vues que comme des objets propres au désir sexuel, à enfanter, à l’entretien de la maison. Toute s ces opinions horribles il faut qu’elles s’arrêtent. C’est difficile pour les gens de dire “ok ça se passe, ce n’est pas juste, il faut que ça s’arrête”.
Mais il faudra s’assurer que et les garçons et les hommes participent, pour créer un monde plus juste pour les femmes de demain.
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