Le poids de la rumeur à M'Batto

Plus d’une semaine après la validation de la réélection d’Alasanne Ouattara, M’Batto panse toujours ses blessures.

Des troubles électoraux ont fait six morts dans cette petite ville ivoirienne lors d’affrontements entre Agnis et Dioulas.

Mais la rumeur aurait pu alourdir ce bilan.

Pendant plusieurs jours, des informations avaient envahi les réseaux sociaux, évoquant des dizaines de morts et un faux rapport de gendarmerie.

"Quand ces informations sont arrivées sur les réseaux sociaux, les coups de fil ont plu pour savoir ce qu'il en était. Chacun a rassuré ses parents pour dire qu'effectivement il y a des échauffourées, des tirs et qu'on envoyait des blessés à l'hôpital", déclare Serge Kouassi, le directeur de l’hôpital de M'Batto.

"Les rumeurs étaient que tel magasin et telle cour avaient brûlés. Telle personne a été tuée. Donc à chaque fois que l'un ou l'autre camp l'entendait, il voulait se venger", explique Abdoulaye Konaté, un enseignant.

Des fakes news pour Nanan Béda Kadio, un chef de tribu sahoua.

"La guerre, on ne veut pas de ça. Nous sommes ici depuis plusieurs années. Il n'y a pas de guerre entre nous. Avant cette année, nous n'avions jamais vu ça. Donc je n'aimerais pas que ça recommence".

Plusieurs maisons et commerces ont été brûlés ou vandalisés dans cette ville de 50 000 habitants.

L'armée et la gendarmerie sont désormais omniprésentes pour éviter tout nouvel affrontement.