Mali
Pour décrypter la situation au Mali, quelques heures après le départ forcé du président Ibrahim Boubacar Keïta, nous recevons Gilles Yabi, président-fondateur de Wathi, le think tank citoyen de l'Afrique de l'Ouest, basé à Dakar.
Tatiana Mossot, Africanews : Le président malien avait-il un autre choix que de démissionner ?
Gilles Yabi : Le président IBK a été conduit au camp militaire de Kati et a été forcé à la démission. Je crois qu'il n’y a pas eu de résistance car on était dans un contexte de crise politique depuis de nombreuses semaines, avec quand même des milliers de manifestants à Bamako qui réclamaient le départ du président IBK.
Le président a sans doute compris que le rapport de force n’était clairement pas en sa faveur et que sur le plan militaire, notamment, les mutins avaient réussi à avoir l’assentiment d’une grande partie de la hiérarchie de l’armée.
Ces mutins pourront-ils, rapidement comme ils le promettent, organiser des élections ?
Je crois qu'aujourd’hui les militaires, les officiers qui sont derrière ce coup D’État, comprennent l’environnement international et le contexte régional. Les condamnations de la CEDEAO, l’organisation régionale, sont tombées. Donc je crois qu’ils n’auront pas d’autre choix que d’organiser une sorte de transition politico-militaire. Je pense qu’il ne faut pas écarter la possibilité que ce coup d’État ouvre la porte à une rupture politique qui finalement soit positive pour le pays. Il existe également le scénario que cela se passe mal et que ça accélère la déconfiture politique et sécuritaire du Mali.
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