Togo
Un parti d’opposition togolais a demandé jeudi la libération de 16 de ses militants, incarcérés dans la prison de Lomé où les prisonniers se sont révoltés cette semaine, inquiets face à la propagation du coronavirus.
Le mouvement de l’opposition représenté par l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo – arrivé deuxième à la présidentielle de février – “exige la libération immédiate de ces 16 personnes encore maintenues dans les liens de la détention”, a déclaré leur porte-parole, lors d’une conférence de presse.
Onze des seize militants ont été transférés à la gendarmerie pour être testés pour le SARS-CoV-2, après une vingtaine de cas positifs détectés vendredi dernier au sein de la plus grande prison de la capitale.
“Si nos informations se confirment, les autorités judiciaires qui ont pris la décision de jeter ces jeunes gens en prison ont mis leur vie en danger”, a dénoncé l’opposition.
Mardi, des détenus de la prison de Lomé se sont soulevés pour exiger leur libération ou leur transfèrement vers d’autres centres pénitentiaires. Les forces de l’ordre ont assuré avoir maîtrisé la situation rapidement, en faisant usage de gaz lacrymogènes.
“Tout est rentré dans l’ordre depuis mardi. Les détenus ont fait des doléances, qui sont actuellement à l’étude”, a déclaré jeudi soir à l’AFP Akibou Idrissou, directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion.
“On ne peut pas libérer les gens comme ça”
“On ne peut pas libérer les gens comme ça. La libération des détenus répond à un certain nombre de procédures. Tous les cas de coronavirus sont détectés parmi les nouveaux détenus mis en quarantaine dans une cellule d’isolement. Ils ne sont pas dans la masse”, a-t-il assuré.
Le président Faure Gnassingbé a gracié le 2 avril, 1.048 détenus des prisons du pays mais toutes les prisons du Togo sont surpeuplées. Construite pour accueillir 660 détenus, la prison civile de Lomé compte aujourd’hui 1.400 détenus.
Des organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé à plusieurs reprises, les mauvaises conditions de détention des détenus de cette prison. Le Comité des Nations unies contre la torture a recommandé en août sa fermeture.
C’est dans cette prison qu’est incarcéré aussi Kpatcha Gnassingbé, le demi-frère du président Faure Gnassingbé, qui y purge 20 ans de réclusion pour atteintes à la sureté de l’Etat depuis plus de 10 ans.
Il a été transféré dans les bureaux de l’administration pendant les émeutes, mais a rejoint sa cellule mardi soir, ont assuré les autorités pénitentiaires.
Le Togo enregistrait 238 cas d’infection au nouveau coronavirus et 11 décès, selon les chiffres officiels publiés jeudi soir.
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