Ethiopie
Il va falloir attendre encore quelque temps avant d’assister à un accord définitif dans les négociations liées à un barrage sur le Nil Bleu, objet de tension entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan. Jeudi, ces trois protagonistes ont achevé les pourparlers sans qu’un accord ne soit trouvé.
Les deux jours passés dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, par les ministres de l’Eau et de l‘Énergie des trois pays étaient pourtant censés déboucher sur un consensus, mais les parties ont campé sur leurs positions, notamment au sujet du « remplissage du réservoir et de l’utilisation du barrage », épine dorsale des discussions.
À en croire le ministre éthiopien de l’Eau et de l‘Énergie, Sileshi Bekele, la « délégation égyptienne a élaboré une nouvelle matrice pour le processus de remplissage du barrage » et proposé à l’Ethiopie « de prolonger le délai de remplissage du barrage de 12 à 21 ans ». Une option « inacceptable » pour Addis-Abeba qui dénonce le manque de volonté du Caire.
« Je ne pense pas que la délégation égyptienne était dans l’esprit de parvenir à un accord lorsqu’elle est venue ici pour cette réunion », a déclaré M. Bekele.
Pour l’Egypte, pourtant, la lenteur du remplissage du barrage devrait éviter de réduire drastiquement le débit du Nil dont est fortement tributaire l’agriculture égyptienne.
Malgré tout, les deux parties ont réussi à s’accorder sur quelques points, soient-ils mineurs. Par exemple, l’Ethiopie s’engage à attendre le début de la saison des pluies, en juillet 2020, avant de débuter l’irrigation du barrage. « Nous avons réduit nos divergences sur de nombreux autres problèmes, notamment la stratégie d’atténuation de la sécheresse », a précisé le ministre éthiopien.
Long de 1,8 km et haut de 145 m, le Grand barrage de la renaissance (GERD) doit devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, et est essentiel, selon Addis Abeba, au développement du pays. Le barrage, dont la construction est estimée à plus de 4 milliards de dollars, devrait commencer à produire de l‘électricité d’ici à fin 2020.
Après neuf ans de négociations stériles, les acteurs de la crise espèrent trouver un accord. Ils se sont donnés jusqu’au 15 janvier pour y parvenir. Ils sont également attendus lundi à Washington pour rendre compte des progrès qu’ils ont réalisés jusqu‘à présent. Les États-Unis et la Banque mondiale étant des observateurs des pourparlers.
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