Mozambique
Les résultats complets des élections générales mozambicaines, déjà visées par de multiples accusations de fraude et d’irrégularités, seront annoncés le 30 octobre, a-t-on appris mercredi auprès de la Commission électorale (CNE).
“Les résultats seront rendus publics le 30 de ce mois-ci, ainsi que la loi l’exige”, a déclaré au téléphone à l’AFP un porte-parole de la CNE, Paulo Cuinica.
Les Mozambicains se sont rendus aux urnes le 15 octobre pour élire leur président, leurs députés et leurs assemblées provinciales dans un climat de tensions, après une campagne électorale marquée par de nombreuses violences.
La société civile mozambicaine et les principales missions internationales d’observateurs ont dénoncé de nombreuses irrégularités dans le processus électoral.
Le principal parti d’opposition, la Renamo, a, lui, accusé le régime de “méga-fraudes” et rejeté d’ores et déjà tout résultat officiel.
La CNE a publié ces derniers jours sur son site internet des résultats partiels qui donnent une avance aussi large qu’inattendue au président sortant Filipe Nyusi et au parti au pouvoir depuis 1975, le Frelimo.
Membre d’une des deux coalitions d’observateurs de la société civile mozambicaine, l’Institut électoral pour une démocratie durable en Afrique (EISA) a publié de son côté mardi une estimation réalisée sur près de 2.500 bureaux de vote auxquels l’ONG a eu accès, soit 12% du total.
Selon ses calculs, Filipe Nyusi serait réélu avec 70,9% des voix, loin devant son rival de la Renamo Ossufo Momade avec 21,4%.
Crise financière, corruption, insurrection jihadiste,….
En 2014, M. Nyusi avait été élu avec 58% des suffrages. Le Frelimo décrocherait deux tiers (179) des 250 sièges du Parlement, contre 62 à la Renamo et 8 au Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), selon l’EISA.
Affaibli par une crise financière, un scandale de corruption et une insurrection jihadiste dans le nord du pays, le Frelimo avait réalisé la plus mauvaise performance de son histoire en 2018 aux élections locales, avec un score national de 51,8%.
La Renamo espérait, avant le scrutin, prendre le contrôle de plusieurs des provinces du pays. Selon les ONG, elle pourrait finalement ne l’emporter dans aucune d’entre elles.
Le gouvernement et la Renamo, l’ex-rébellion de la guerre civile (1975-1992), ont signé en août dernier un accord de paix et de désarmement censé mettre un point final à leurs affrontements, récurrents depuis plus de quarante ans.
Mais la campagne électorale a ravivé les tensions entre les deux camps.
AFP
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