Tanzanie
Un journaliste d’investigation arrêté cette semaine a été accusé vendredi de sédition dans le cadre de la législation sur la cybercriminalité, ont déclaré ses avocats, une mesure dénoncée comme un nouvel exemple de la répression des journalistes en Tanzanie.
Erick Kabendera, dont l’arrestation lundi à son domicile de Dar es Salaam sous les yeux de sa femme a provoqué des réactions de protestation, a été accusé de diffusion d’informations “fausses et séditieuses”, selon ses conseils.
Journaliste indépendant réputé, M. Kabendera, 39 ans, travaille pour des médias nationaux et étrangers, comme The East African, dont le siège est au Kenya. Il fait des analyses critiques sur la vie économique et politique dans la Tanzanie du président John Magufuli.
La police tanzanienne avait annoncé mardi l’avoir arrêté au motif qu’il aurait frauduleusement acquis la nationalité tanzanienne,
Mais ces accusations ont été abandonnées et remplacées par des accusations de violation de la législation sur la cybercriminalité, des lois dont les défenseurs de la liberté de la presse disent qu’elles ont pour but pour but de faire taire les critiques du gouvernement du président Magufuli.
“Il est maintenant accusé de cybercrimes pour la publication d’informations fausses et séditieuses”, a déclaré un membre de son équipe de défense, Shilinde Swedy.
L’arrestation du journaliste a causé une certaine émotion en Tanzanie, où le hashtag #FreeErickKabendera a très vite reçu un fort écho sur Twitter.
Amnesty International a de son côté réclamé la libération “immédiate” de M. Kabendera, estimant que son arrestation “met un peu plus en exergue la répression croissante des journalistes et de ceux considérés comme des critiques du gouvernement en Tanzanie”.
Depuis l‘élection de M. Magufuli fin 2015, des meetings de partis d’opposition ont été interdits, des responsables de l’opposition arrêtés et poursuivis, des journaux fermés et des journalistes et artistes molestés ou menacés de mort, après avoir critiqué le nouveau gouvernement.
La Tanzanie était au 75e rang mondial du classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières en 2015. En 2019, elle n’est plus que 118e.
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