Sud-Soudan
Le président sud-soudanais Salva Kiir a appelé mardi ses compatriotes à œuvrer pour la paix et s’est excusé pour les erreurs commises par son gouvernement, notamment son incapacité à payer depuis près de six mois les fonctionnaires.
“Mes chers compatriotes, je veux que chacun d’entre nous encourage ses fils et ses filles à épouser et promouvoir la paix”, a déclaré M. Kiir dans son discours à la Nation à l’occasion du 8e anniversaire de l’accession à l’indépendance du Soudan du Sud.
“La paix est extrêmement importante pour notre sécurité, notre stabilité et notre prospérité”, a-t-il ajouté. Adoptant un ton volontiers conciliateur, il a remercié l’opposition pour son “engagement en faveur de l’accord de paix”.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président et membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d‘État.
Le conflit, marqué par des atrocités et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais, soit près d’un tiers de la population, à quitter leurs foyers.
Un accord de paix conclu en septembre 2018 a entraîné une forte décrue des combats, même s’ils n’ont pas complètement cessé. Cet accord prévoyait la formation d’un gouvernement transitoire d’union nationale au plus tard le 12 mai.
Mais la formation de ce gouvernement a été repoussée de six mois, un délai devant notamment permettre de procéder au cantonnement des combattants et à leur intégration dans une armée unifiée, un des points clés de l’accord de paix.
Le gouvernement d’union nationale verra-t-il le jour ?
L’organisme indépendant chargé de vérifier que les aspects sécuritaires de cet accord sont respectés a cependant estimé la semaine passée que le gouvernement d’union nationale risquait de ne pas être mis en place d’ici à novembre, en raison notamment des “lents progrès du cantonnement”.
M. Kiir a ajouté avoir conscience des conséquences dramatiques de la guerre civile sur l‘économie du pays et le niveau de vie de ses concitoyens. Selon l’ONU, 6,96 millions de personnes, soit 61% de la population, sont en état d’insécurité alimentaire.
“Je suis pleinement conscient que notre peuple est en colère en raison des difficiles conditions de vie qui lui sont imposées par l’insécurité et les contraintes économiques”, a-t-il déclaré.
“C’est encore plus exacerbé par l’incapacité de mon gouvernement à payer à temps les salaires de nos fonctionnaires”, a-t-il ajouté, avant de présenter des “excuses sincères” en son nom et en celui du gouvernement.
Les députés sud-soudanais avaient refusé le 20 juin d’approuver le budget pour l’exercice décalé 2019/2020, très largement déficitaire, pour protester notamment contre le fait que certains fonctionnaires n’ont plus été payés depuis six mois. Les discussions sur ce budget ont repris lundi.
AFP
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