Inspire middle east
Cette semaine Inspire Middle East est aux Emirats Arabes Unis et en Égypte pour le début du Ramadan, l’un des cinq piliers de l’Islam. Au programme :
- Rebecca Mclaughlin-Eastham est allée dans les coulisses des préparations du ramadan, au cœur de la Grande mosquée Sheikh Zayed d’Abou Dabi.
- Hania Mohib est allée à la rencontre de la communauté chrétienne du Caire, qui s’implique dans l’organisation du jeûne islamique.
- Étant donnée la différence entre les heures de travail et le réveil pendant le ramadan, Salim Essaïd est parti à la recherche du sommeil parfait.
Le ramadan dans la Grande Mosquée Sheikh Zayed d’Abou Dabi
Le ramadan est un moment de réflexion et de communion pour les 1,8 milliards de musulmans dans le monde. À Abou Dabi, la mosquée Sheikh Zayed, la plus grande des Emirats, est un lieu incontournable de prière et de congrégation. L‘édifice tire sa splendeur du marbre, des pierres semi-précieuses, et des cristaux de céramique.
Sa construction a démarré en 1996 et ses salles de prières ont ouvert leur portes aux fidèles pour la fête de l’Aïd al-Adha en 2007. 3 000 travailleurs et 38 entreprises, y compris des ingénieurs civils et des artisans originaires d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont participé à sa création.
Le ramadan, un défi logistique
Pour répondre aux besoins de ceux qui s’abstiennent de manger et de boire entre le lever et le coucher du soleil, la mosquée organise chaque soir du ramadan, depuis quinze ans, un grand repas pour rompre le jeûne appelé Iftar. Cet événement planifié pendant 6 mois implique près de 400 chefs cuisiniers pour nourrir environ 30 000 personnes venus, chaque nuit, de divers horizons.
«C’est un honneur et un privilège de participer à une telle initiative et de s’occuper de ce service. C’est vraiment impressionnant de voir un tel nombre de personnes, quels que soient leurs antécédents, venir tout en même temps » se satisfait Shaikha Al Kaabi, PDG de Armed Forces Officers Club & Hotel, qui s’occupe de délivrer ces repas.
Le repas comprend un mélange équilibré de protéines, de féculents et de plats calorifiques. Les préparations commencent tôt dans la journée avec d‘énormes piles de légumes lavés et coupés à la main, des kilos de riz à cuire et des milliers de poulets marinés dans des épices Biryani, influencées par la cuisine indienne. Des ragoûts mijotent pendant des heures dans d’immenses marmites.
“Nous utilisons 7 tonnes de poulets, 10 tonnes de légumes frais, également 10 tonnes de riz et 7 tonnes de viande. C’est une énorme quantité de nourriture” indique Shaikha Al Kaabi.
Les plateaux repas sont chargés dans des camions à température ambiante pour leur transport vers la Grande Mosquée. Avant 19 heures, alors que le soleil se couche sur la capitale des Emirats en ce premier jour du Ramadan, l’appel à la prière de Maghreb, le “Azan”, retentit dans la ville, depuis les minarets. Puis l’Iftar, démarre par un coup de canon.
“Les gens arrivent et nous essayons d’organiser leurs placement” précise Saïd, bénévole émirati. “C’est un endroit où ils peuvent venir se détendre et rompre leur jeûne de manière ordonnée. Donc, nous essayons de désengorger les lieux, de réduire le trafic” dit-il.
Une célébration internationale
La rupture du jeûne, ou Iftar est le moment, pour beaucoup, de se réunir entre compatriotes. Comme Kamal, originaire d’Égypte : “c’est comme dans mon pays, comme si j‘étais en famille ou avec des amis. C’est comme un Iftar familial, et non pas une rupture du jeune individuelle “ déclare l’homme de 32 ans, qui assiste aux rassemblements de la Grande Mosquée depuis trois ans.
Au milieu de la nuit, au moment où la foule se dissipe, de nombreux musulmans choisissent de se réunir à nouveau pour le Suhoor, le dernier « repas avant l’aube » vers 5h40. Après quoi, un autre jour de contemplation, de prière et de jeûne démarre, avant que la lune ne se manifeste à nouveau avec la prière du soir.
Les chrétiens de Caire s’impliquent dans le Ramadan
Pour certains chrétiens vivant en Égypte, le ramadan est une période de l’année très spéciale. Dans le quartier de Masr El-Qadima, au Caire, un groupe de personnes âgées de 20 à 40 ans se réunit pour aider les nécessiteux. Ils préparent des boites de nourriture pour le ramadan, remplies d’aliments de base issus de donations. Le groupe comprend des bénévoles musulmans et chrétiens.
Le propriétaire des lieux, Atef William, est chrétien. Il s’occupe depuis trois ans des activités de l’association intitulée « Helm Establ Antar ». Cet ancien employé du gouvernement reprend les paroles de son défunt père : “Les personnes les plus proches de nous sont nos voisins et la religion importe peu, que vous soyez musulman ou chrétien”, et d’ajouter : “À mon avis, être religieux, c’est bien traiter les gens”.
Atef est considéré comme un homme chrétien charitable et généreux au sein de la communauté locale. “Nous ne remercierons jamais assez Monsieur Atef” nous dit Doaa Ramadan, coordinatrice administrative de l’association. “Il nous offre un espace pour préparer les repas, il nous permet de stocker la nourriture pendant le ramadan. Il le fait avec tant d’amour, il engage même des gens pour nous aider.” poursuit-elle.
Tout comme Masr El-Qadima, le quartier de classe moyenne de Shobra est considéré comme un lieu de tolérance et de coexistence sociale. Chaque année, des tables de ramadan sont mises en place pour permettre aux passants de se servir à manger au coucher du soleil. Depuis plus de 40 ans, Gamil Banayouty installe une tente pour y abriter une table destinée à la rupture du jeûne. Ce chrétien, modeste vit seul et sa maison est imprégnée par l’esprit de famille et l’amitié. Il aime se souvenir du bon vieux temps.
“Notre table est appelée table de l’unité nationale” dit-il. “C’est quelque chose que nous avons cultivé ensemble. Les musulmans et les chrétiens offrent ensemble de la nourriture à ceux qui en ont besoin. On ne dira jamais non à personne. Mon attachement au ramadan a commencé en 1973”. Gamil et ses voisins sont fiers d’avoir fait perduré cette tradition.
Quand dormir pendant le ramadan ?
Vous ne parvenez pas à débrancher après une journée bien remplie ? Vous n‘êtes pas le seul. Au Moyen-orient, l’insomnie affecte 25% des habitants. La période du ramadan intensifie ce phénomène car les musulmans jeûnent le jour mais restent éveillés tard pendant la nuit, ce qui les expose à un risque de problèmes cardiovasculaires.
Le docteur Hady Jerdak qui dirige un centre d‘études sur le sommeil à Abou Dabi surveille ses patients et leur donne des conseils. Pour s’endormir, la glande pinéale située dans le cerveau sécrète de la mélatonine, une hormone qui procure une sensation de somnolence. Les smartphones, les tablettes et les ordinateurs émettent une lumière bleue qui empêche l’hormone de se dégager, ce qui réduit la quantité et la qualité du sommeil.
“Au Moyen-orient, les parents ont tendance à pousser leurs enfants à rester sur des tablettes et sur le téléphone parce que c’est pratique : ainsi l’enfant ne pleure pas et ne les dérange pas” déplore le médecin.
Alors que les adultes se sentent léthargiques et ne peuvent pas effectuer de tâches mentales complexes s’il n’atteignent pas leur 7 à 9 heures de sommeil, l’effet sur les enfants est inverse. “Lorsqu’ils sont privés de sommeil, ils sont hyperactifs, mais ils manquent d’attention. Cela s’appelle le “trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention” précise le Docteur Jerdak.
Sur le long terme, le manque de sommeil est lié à de nombreux problèmes de santé comme l’obésité, le rhume, le cancer, en passant par les maladies cardiaques et l’incapacité à combattre les infections.
Pour un meilleur sommeil, certains explorent des moyens alternatifs pour se déconnecter de leur vie trépidante afin de renouer avec leur être intérieur. Le Yoga fait partie de ces activités. Mais le meilleur moyen de bien dormir est la relaxation, selon Docteur Jerdax.
« Je vous conseille d‘éviter les écrans au moins une heure et demie avant d’aller dormir. Essayez de faire une activité calme, qui ne nécessite pas beaucoup de mouvements physiques, puis vous parviendrez, petit à petit, à tomber dans le sommeil” explique-t-il.
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