Gambie
Les dépouilles de sept militaires gambiens exécutés lors d’un putsch manqué il y a 24 ans ont été exhumées mercredi près de Banjul, a annoncé la Commission vérité et réconciliation (TRRC), qui enquête sur les crimes commis pendant les 22 ans du régime du président Yahya Jammeh (1994-2016).
En cours depuis deux semaines dans la caserne de Yundum, à une trentaine de kilomètres de la capitale, les fouilles ont mis au jour, en présence de proches, “les cadavres de sept victimes qui sont supposées être des officiers de l’armée gambienne tués pendant les incidents du 11 novembre 1994”, a indiqué la TRRC dans un communiqué.
Ce jour-là, des militaires avait pris part à une tentative de coup d’Etat visant à renverser le capitaine Yahya Jammeh, trois mois après que celui-ci eut pris le pouvoir par la force en Gambie. La tentative avait avorté et plus de 20 putschistes présumés avaient été tués dans deux casernes de Banjul et dans la forêt le même jour.
“Sept crânes” ont notamment été retrouvés, a déclaré à l’AFP le secrétaire général de la Commission, Baba Galleh, en disant s’attendre d’autres découvertes.
“On ne peut pas dire qui est qui, mais sept personnes étaient enterrées dans cette tombe”, a expliqué un enquêteur, Thomas Gomez. “Sept sous-vêtements ont également été retrouvés, ce qui veut dire qu’ils étaient à moitié nus quand on les mis dans la tombe”, a-t-il ajouté.
Ces exécutions avaient été supervisées par le numéro 2 du régime, le lieutenant Sanna Sabbally, et ses hommes, sur ordre de Yahya Jammeh, ont récemment déclaré des témoins devant la TRRC.
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La Commission, lancée en octobre dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, dispose de pouvoirs d’enquête et pourra, au terme de ses travaux prévu dans deux ans, recommander des poursuites ou des réparations, mais pas prononcer de condamnations.
Les défenseurs des droits humains ont accusé le régime de Yahya Jammeh d’actes systématiques de torture contre des opposants et des journalistes, d’exécutions extra-judiciaires, détentions arbitraires et disparitions forcées.
Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en juillet 1994, M. Jammeh s‘était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu‘à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow.
Après six semaines d’une crise provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays le 21 janvier 2017 pour la Guinée équatoriale à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
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AFP
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