Côte d'Ivoire
La Côte d’Ivoire maintient sa ligne de défense du franc CFA, monnaie héritée de l‘époque coloniale et de plus en plus critiquée sur le continent. Le pays d’Afrique de l’Ouest a expulsé dans la soirée de mardi l’un des pourfendeurs invétéré du franc CFA, Kemi Seba.
Selon des sources concordantes et l’ONG Urgences Panafricanistes que l’activiste dirige, ce dernier a été mis dans un avion de la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire en direction du Bénin, quand ses collaborateurs ont été interpellés par la police avant d‘être relâchés. Information confirmée par Kemi Seba sur son compte Facebook.
Depuis un certain temps, Kemi Seba, à l‘état civil Stellio Gilles Robert Capo Chichi, mène des tournées de campagne contre le franc CFA. Et ce dimanche 31 mars, il envisageait s’adresser aux Ivoiriens lors d’une manifestation du genre prévue dans la commune de Yopougon, fief de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Une rencontre était d’ailleurs envisagée entre Kemi Seba et Simone Gbagbo mardi à 17 heures, avant qu’elle ne soit annulée avec l’expulsion de l’activiste.
Le gouvernement ivoirien qui ne s’est pas encore exprimé sur la question, vient s’ajouter à une liste de pays qui semblent avoir proscrit les manifestations contre le franc CFA menées par Kemi Seba. C’est notamment le cas du Togo ou encore du Sénégal d’où l’activiste a été déjà expulsé.
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D’ailleurs le chef de l’Etat ivoirien n’a jamais caché toute la confiance qu’il place dans le franc CFA. Reçu mi-février à l’Elysée par son homologue français Emmanuel Macron, Alassane Ouattara n’avait pas tari d‘éloges envers cette monnaie. “Le franc CFA est notre monnaie, c’est la monnaie de pays qui l’ont librement choisie, depuis l’indépendance dans les années 60”, a déclaré M. Ouattara. “Elle est solide, elle est appréciée, elle est bien gérée”, a-t-il ajouté, en mettant en avant les taux de croissance des huit pays de l’Afrique de l’Ouest qui l’utilisent.
“Nous sommes très, très heureux d’avoir cette monnaie qui est stabilisante”, a-t-il assuré, en précisant que des réformes la concernant seraient faites “le temps opportun”.
Suite à cette déclaration, le dirigeant ivoirien avait subi les foudres de Kemi Seba qui l’avait du reste accusé d‘être “un esclave volontaire.
Dans une interview qu’il nous avait accordé en novembre 2017, Kemi Seba avait par ailleurs accusé les dirigeants de l’Afrique francophone d‘être à la solde de la France et d‘être habités par la peur pour mettre les choses à plat. Revenant sur son expulsion du Sénégal vers la France en septembre de la même année après qu’il a brûlé un billet de 5 000 francs CFA, et le manque de réactions de dirigeants africains, il avait alors déclaré :
“J’ai eu ce sentiment et je l’ai jusqu‘à aujourd’hui que l’esclavage n’est pas fini. J’ai vu à travers le président Macky Sall, le président Ouattara et autres, le continuum colonial, la continuité de la trahison par des Noirs. Cela explique, justifie et rappelle dans quelles conditions les nôtres ont été déportés. Il a fallu qu’il y ait des traites chez nous pour que l’esclavage puisse se faire. Et c’est exactement ce qui se passe encore aujourd’hui”.
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