République démocratique du Congo
Dans le cadre de la campagne pour la présidentielle du 23 décembre, des candidats promettent de rétablir la sécurité à l’est de la RDC, une zone frappée quotidiennement par des violences perpétrées depuis plus de 20 ans par des milices.
Depuis le début de la campagne électorale, le 21 novembre, la vingtaine de candidats à la présidentielle du 23 décembre prochain sillonnent les 2,34 millions de km² de la la RDC. Ils tiennent à convaincre les 81 millions de Congolais, mais surtout les quelque 40 millions d‘électeurs enrôlés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Des Congolais aux besoins immenses en rapport avec le contexte socio-économique de chaque province. Si d’après des candidats l‘économie est bien malade et qu’il faut des remèdes efficaces, le bien-être, c’est aussi et surtout la sécurité et la paix.
C’est cette sécurité qui constitue une denrée rare dans les provinces de l’est. Envahies depuis plus de deux décennies par des groupes armés qui tuent les populations locales ou s’affrontent pour le contrôle d’importantissimes ressources naturelles (cobalt, coltan, etc.), les localités de l’est de la RDC vivent un véritable martyre quasiment indescriptible.
Au point que les populations se disent aujourd’hui désespérées et attendent l’homme providentiel qui pourra mettre fin à l’insécurité dans leurs provinces. Ayant compris cet irrépressible besoin sécuritaire, des candidats à la présidentielle du 23 décembre ne s’empêchent pas de se présenter comme des messagers de la paix.
Extirper le mal à la racine
« Si vous votez pour moi, le camp Kokolo de Kinshasa sera transféré ici à Beni. La présence de cette grande base ici aura pour objectif la sécurisation de Beni et toute la province du Nord-Kivu. Ce pays a été détruit, ils ont détruit notre pays, Beni était une belle ville, le Nord-Kivu faisait la fierté de la RDC. Le Nord-Kivu en lui seul peut nourrir toute la population de la RDC », promettait récemment Martin Fayulu, candidat de la coalition de l’opposition « Lamuka » (réveille-toi en lingala).
Pour l’autre coalition de l’opposition Cap pour le changement (CACH) représentée par Félix Tshisekedi, la paix à l’est de la RDC passe par la démobilisation et la réinsertion des rebelles. Une sorte de programme de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR).
« Notre programme a pour mission d’abord la récupération de tous ceux qui sont dans la forêt. Nous allons leur apprendre les métiers et leur donner une place dans la société. Ils auront des salaires de 150 dollars par mois et personne ne pourra être auteur de l’insécurité », a promis le 4 décembre dernier Vital Kamerhe du CACH lors d’un meeting à Goma, capitale du Nord-kivu.
Dès lors, comment concrètement éradiqueront-ils l’insécurité ? Chaque candidat doit avoir certainement sa stratégie. Il faudrait cependant tenir compte de ce que les facteurs de cette instabilité sont non seulement endogènes, mais beaucoup plus exogènes, car selon des spécialistes, ce chaos en RDC et surtout à l’est, arrange fort bien des multinationales autant que des États tout entiers.
Le futur président de RDC pourrait donc éprouver beaucoup de peine à instaurer une paix effective et durable à l’est. À l’instar du président Buhari qui, selon des observateurs, peine à en découdre avec Boko Haram comme il l’avait promis en 2015 lors de la campagne électorale.
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