Inspire middle east
Cette semaine, Inspire Middle East se concentre sur la force des corps et des moteurs.
Au sommaire :
- le championnat du monde de Strongman aux Émirats arabes unis, où nous sommes allés à la rencontre de celui qu’on surnomme “Thor” et connu pour son rôle de “La Montagne” dans la série Game of Thrones,
- un voyage à moto en compagnie des “Bahreïn Bikers”, les motards du Moyen-Orient.
Les “StrongMen” à Dubaï
En alliant prouesse physique et force mentale, l’Islandais Hafthor Bjornsson vient d’être couronné l’homme le plus fort du monde. L’athlète participait au championnat inaugural des “Bêtes du Moyen-Orient” avec ses éternels rivaux, à la clé : un prix de 75 000 $.
Treize athlètes internationaux se sont donc affrontés à Dubaï. Le Britannique Eddie Hall est notamment venu assister à l’évènement, lui qui a remporté le titre mondial l’année dernière et qui n’est autre que le premier homme au monde à avoir soulevé 500 kilos. Un record du monde incroyable établi en 2016 qui a bien failli causer sa perte…
“Je me suis réveillé dans une mare de sang… Le sang coulait de mon nez, de mes oreilles et de mes yeux… J’ai perdu la vue durant plusieurs heures”, se souvient-il.
La rivalité fait partie de l’univers Strongman et le plus féroce adversaire d’Eddie Hall est un certain Islandais.
“Je respecte Thor. C’est un grand Strongman. Je respecte le fait qu’il ait remporté le championnat du monde. Mais il n’a remporté le titre qu’une seule fois”, relativise le Britannique.
Aux Émirats, devant une foule de 10 000 spectateurs, les “Strongmen” ont poussé des camions de 30 tonnes et ont surpassé leurs limites en soulevant des charges monumentales.
L’entretien d’Inspire : Hafthor Bjornsson, “La Montagne” de Game of Thrones
A 29 ans, Thor a prouvé qu’il était l’homme du moment lors des championnats du monde à Dubaï en décrochant le titre d’Ultimate Strongman après avoir brillé lors de la compétition.
Celui qui avait commencé sa carrière en tant que joueur de basket avant de se tourner vers l’athlétisme, était devenu l’homme le plus fort d’Islande en 2010. Une série d’autres titres s’en est suivi depuis mais 2018 est sans nul doute l’année la plus remarquable pour Hafthor Bjornsson. Il est ainsi devenu le seul athlète à remporter le championnat du monde, le championnat d’Europe et la prestigieuse Arnold Strongman Classic.
Parallèlement à son parcours sportif, Thor mène également une carrière d’acteur en incarnant Gregor Clegane, alias “La Montagne”, dans la série Game of Thrones.
Avec ses 2,06 mètres de haut et ses 200 kilos, l’athlète hors norme s’est accordé une pause dans son entraînement pour nous rencontrer.
Rebecca McLaughlin-Duane pour Inspire : Comment vous décririez cette compétition de Dubaï par rapport aux autres championnats auxquels vous participez ?
Hafthor Bjornsson : Toutes les compétitions sont assez similaires quand il s’agit de la force. On sait que ce sera lourd, difficile, exigeant et qu’il s’agira d’un beau combat entre les athlètes les plus forts au monde.
Si l’on intéresse à votre entraînement et à votre manière de rester en forme, puisque votre corps est votre outil de travail… Quelles sont vos habitudes ?
Tout est très précis, je mange toutes les deux heures et demie. Je prépare mes repas moi-même et tous les jours, je travaille constamment. Il n’y a pas de véritable temps libre. Si vous voulez être le meilleur, dans n’importe quelle discipline, vous devez travailler très dur.
Il paraît que vous mangez du steak et du riz six fois par jour… c’est vrai ?
C’est vrai. Avec des carottes et des poivrons, et je rajoute un peu de poulet.
Vous êtes actuellement l’homme le plus fort du monde, vous avez été sacré le plus fort d’Europe quatre fois et le plus fort d’Islande huit fois. Que reste-t-il à accomplir ?
Je veux essayer de devenir l’homme le plus fort qui ait jamais foulé cette Terre. Je veux gagner plus de titres. Ensuite, je pourrais me concentrer davantage sur la télévision. Jusqu’à présent, cela a très bien fonctionné pour moi. J’ai remporté les compétitions les plus relevées à travers le monde, je suis très honoré de faire partie de Game of Thrones et d’avoir été sacré l’homme le plus fort du monde.
Vous incarnez “La Montagne” dans la série depuis 2013, et ce sans aucune expérience de comédien auparavant. Comment vous y êtes parvenu ?
Lorsque j’ai décroché le rôle, j’étais évidemment très nerveux, comme quiconque l’aurait été sans aucune expérience en tant que comédien. Une de mes premières scènes était la grande scène de combat contre la vipère rouge. L’une des scènes de combat les plus importantes, certaines personnes en parlent comme de la meilleure scène de télévision de combat jamais tournée. En voyant toutes les caméras, toutes les lumières et tous les gens présents, j‘étais nerveux. Oui je m’en souviens, j‘étais très nerveux.
Entre les combats, les duels à l’épée… Est-ce que vous redoutez ce que les scénaristes vous demandent de faire ?
Je ne suis pas vraiment inquiet, mais plutôt excité de voir ce qui m’attend à chaque fois. Je me souviens quand je devais tourner la fameuse scène où je dois littéralement enfoncer les yeux de mon adversaire dans leurs orbites… Je me disais : “c’est un peu fou ! “ Même si je savais que ce n’était pas réel, c’était quand même un moment très étrange… d’avoir toutes ses caméras autour de vous pendant que vous explosez les yeux de quelqu’un…
Quels autres rôles aimeriez-vous incarner ? Est-ce que vous pensez être catalogué à cause de votre physique ?
J’ai déjà reçu de nombreuses propositions avec toutes sortes de rôles différents. J’ai dû en décliner beaucoup malheureusement. J’ai décidé de mettre cet aspect de côté pour le moment, afin de me concentrer sur ma carrière sportive. Mais si jamais j’ai l’occasion d’avoir un rôle en parallèle, je le ferai.
Donc vous envisagez de prendre votre retraite dans les prochaines années ?
Oui, vous savez vous ne pouvez pas participer aux compétitions de Strongman durant toute votre vie. Mais jouer en revanche, je peux le faire longtemps.
Le tournage de la dernière saison de Game of Thrones s’est achevée, elle sera diffusée l’an prochain. Est-ce qu’il y aura d’autres projets ?
J’ai entendu des rumeurs selon lesquelles il y aurait des spin-off… Cela tournerait autour d’évènements antérieurs à la série. Mais ce ne sont que des rumeurs, on verra bien.
A la rencontre des “Bahrein Bikers”, les motards du Moyen-Orient
Sentir le vent qui souffle sur son visage, l’odeur d’essence dans les airs, le vrombissement du moteur… Voilà les sensations qui viennent spontanément en tête pour les motards qui tracent la route à plus de 100 km/h. C’est ce sentiment d’évasion que partagent les 31 membres des “Bahreïn Bikers” qui se réunissent chaque semaine.
Le groupe est principalement constitué d’hommes de la quarantaine, dont de nombreux banquiers et autoentrepreneurs. Le plus jeune d’entre eux n’a que 19 ans, mais des retraités âgés de 60 ans et plus participent eux aussi aux excursions.
Sayed Ebrahim, ingénieur et père de quatre enfants, assure que le groupe a toujours été là pour lui, dans les bons comme dans les mauvais moments, depuis sa création en 2012.
“Nous avons tous un cœur de biker. Dès que l’un d’entre nous a un problème, qu’il a besoin de soutien ou d’aide, nous sommes là pour lui”, a-t-il confié au micro de Salim Essaid.
Sayed pilote une Harley Davidson classique d’une valeur de 27 000 $. Il part en balade avec elle et ses compagnons de route environ quatre fois par semaine. Mais conduire une moto au Bahreïn n’est pas chose aisée, surtout lorsque le thermomètre affiche 40 degrés en été.
“S’asseoir sur un engin brûlant, c’est déjà un défi en soi. Alors imaginez le piloter sous de fortes chaleurs et par des temps humides… Mais on adore piloter et on adore nos motos, c’est pour ça qu’on arrive à passer outre les conditions difficiles”, explique Sayed Ebrahim.
Autre problème dans la région : les automobilistes ne tiennent pas forcément compte des motards sur les routes. D’après les chiffres de la Banque mondiale, sur 100 000 habitants vivant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, une vingtaine a perdu la vie dans des accidents de la route en 2015. Un chiffre quatre fois plus élevé par rapport à celui des pays de l’Union européenne pour la même période par exemple.
Pourtant, le Bahreïn reste l’un des pays avec l’un des taux de mortalité les plus bas de la région. Sayed, capitaine de route certifié, forme régulièrement les motards au code de la route avant de se lancer dans leurs périples.
En Harley, jusqu’aux États-Unis…
Les “Bahreïn Bikers” ont également fondé un réseau régional de motards il y a six ans. Cette année, 21 groupes de motards venus de pays tels que l’Arabie saoudite, l’Irak ou encore la Jordanie se sont réunis à Manama. Avec un double objectif : améliorer les pratiques de conduite et, bien sûr, explorer de nouveaux lieux.
Il y a trois ans, les motards du Moyen-Orient ont même poussé leurs bolides jusqu’aux Etats-Unis. Une dizaine de passionnés ont parcouru quelque 4000 kilomètres en 11 jours, de l’Oregon jusqu’au Grand Canyon de l’Arizona. Un voyage incroyable organisé par la seule et unique femme motarde du groupe.
Anne al-Zayani est Américaine, originaire de l’Oregon, et vit au Bahreïn depuis près de 30 ans. Mariée à un Bahreïni et mère de quatre enfants, elle a croisé le chemin des “Bahreïn Bikers” il y a maintenant 6 ans. Elle prend depuis la route à leur côté sur sa Harley.
“On me dit souvent que c’est bien que mon mari m’autorise à faire ce que je fais, et puis cela fait partie de ma culture. Les gars me respectent énormément en tant que femme motarde, ils trouvent que c’est formidable que je pilote. Mais en même temps, ils n’autoriseraient sûrement pas leurs femmes ou leurs filles à piloter une moto, donc leur réaction est ambivalente”, raconte la capitaine de route des “Bahreïn Bikers”.
Pour Anne, les “Bahreïn Bikers” représentent une seconde famille. La Bahreïni d’adoption est fière de montrer que piloter une moto de 335 kilos n’est pas réserver à un genre en particulier :
“Le cliché veut que ce soit une affaire d’hommes, mais c’est faux. Beaucoup de femmes conduisent des motos.”
Anne connaît une vingtaine d’autres motardes au Bahreïn qui partage sa passion. Elles rejoindront peut-être un jour le groupe des bikers à leur tour…
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