Belgique
Des milliers de personnes sont descendues dans la rue samedi à Bruxelles pour réclamer la démission de Theo Francken, secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, au coeur d’une polémique liée à l’expulsion de Belgique de ressortissants soudanais.
Quelque 6.600 personnes, selon la police, 8.000 selon les organisateurs, ont voulu signifier à M. Francken, issu de la N-VA (nationalistes flamands), un “ordre de quitter le gouvernment”, le mot d’ordre symbolique du rassemblement, choisi en référence aux ordres de quitter le territoire adressés aux Soudanais non éligibles à l’asile.
Une vingtaine d’organisations ou partis politiques de gauche se sont joints à cet appel à manifester, lancé notamment par la “plate-forme citoyenne” qui vient en aide aux migrants errant dans Bruxelles. Parmi ceux-ci se trouvent de nombreux Soudanais, souvent en transit vers la Grande-Bretagne.
Theo Francken, critiqué à plusiers reprises déjà pour ses déclarations clivantes, est dans la ligne de mire de l’opposition en Belgique pour avoir invité en septembre, sur le sol belge, trois hauts fonctionnaires du régime de Khartoum pour identifier les Soudanais voués à être expulsés car non éligibles à l’asile dans le pays.
Une dizaine d’expulsions ont été effectuées depuis la visite de cette “mission d’identification”, et parmi ces expulsés une ONG libérale a recensé en décembre plusieurs victimes de mauvais traitements voire de “torture”. Les renvois de migrants vers le Soudan ont rapidement été suspendus par le gouvernement, qui a ordonné une enquête.
Cette polémique a mis dans la tourmente la coalition de centre droit au pouvoir depuis 2014. Plusieurs voix dans la majorité ont aussi estimé fin décembre que M. Francken ne pouvait rester au gouvernement.
Mais les quatre partis de la coalition ont toutefois décidé en début de semaine de faire bloc derrière Theo Francken. Le président de la N-VA Bart De Wever avait menacé dimanche de retirer son parti de la coalition, au risque de faire chuter le gouvernement si son bouillant secrétaire d’Etat était poussé à la démission.
“Notre responsabilité est de défendre nos frontières”, a argué samedi le Premier ministre, le libéral francphone Charles Michel.
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