Algérie
Depuis près de deux mois, des médecins résidents ou internes algériens multiplient des marches et des sit-in dans les grandes villes du pays. Principale revendication, la suppression du service civil et militaire obligatoire. Et malgré la répression et le « dialogue » intié par les autorités, ils n’entendent pas courber l‘échine.
Des centaines de médecins algériens en spécialisation se sont rassemblés dimanche dans un hôpital d’Alger et ont manifesté dans les rues de Constantine, appelant à l’abrogation du service civil et militaire.
Appelés en Algérie “médecins résidents”, ils mènent depuis près de deux mois une grève générale dans les hôpitaux universitaires.
Mercredi, ils ont tenté de manifester dans le centre de la capitale mais se sont heurtés à la police qui a eu recours à la force pour les en empêcher, a indiqué leur mouvement, faisant état de 20 médecins blessés.
La Direction générale de la sécurité nationale a affirmé que la police “n’avait fait qu’appliquer le règlement” qui interdit les manifestations dans la capitale. Elle a également fait état de blessés parmi les policiers.
Quelque 500 médecins résidents et étudiants en médecine ont participé dimanche au rassemblement à l’hôpital Moustapha Bacha, le plus grand de la capitale, selon le docteur Belaïd Qassi.
Ils se sont ensuite dirigés vers la Faculté de médecine où un autre rassemblement était organisé, a-t-il ajouté. Aucun incident n’a cette fois été signalé.
A Constantine (340 km à l’est d’Alger), des médecins résidents, des pharmaciens et des dentistes ont participé à une marche allant de l’hôpital Ibn Badiss jusqu’au centre-ville, a indiqué l’agence de presse algérienne.
Sur les réseaux sociaux, des images de la manifestation où apparaissent un grand nombre de manifestants ont été publiées. Selon leur mouvement, ils étaient un millier.
Depuis des années, la principale revendication des médecins résidents est l’abrogation du service civil, qui oblige tout médecin ayant achevé six ans de spécialisation dans les hôpitaux à exercer entre deux et quatre ans dans les zones reculées du pays.
Les hommes médecins sont ensuite tenus de faire pendant un an le service militaire, qu’ils souhaitent également voir supprimé.
Le mouvement des médecins résidents —qui sont environ 9.000 en Algérie— a appelé à une manifestation mardi à Oran (ouest).
Dimanche, le ministre de la Santé Mokhtar Hazbellaoui a appelé les médecins au dialogue “afin de trouver des solutions à leurs revendications” mais a estimé que “le service civil (était) plus que nécessaire”.
Il a promis “d’alléger et de développer le service civil en améliorant les conditions de travail (…)”, selon des propos publiés par le quotidien Al-Khabar.
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