Sud-Soudan
Au Soudan du sud, l’espoir d’une paix durable vient encore de s’envoler. Conclu jeudi, le cessez-le- a été violé samedi, le jour même de son entrée en vigueur. Les protagonistes s’accusent mutuellement.
Des coups de feu ce samedi dans la ville de Bieh Payam (nord) ainsi que dans le comté de Yei (sud-ouest). Pour le groupe rebelle la SPLA-IO de l’ex-vice-président Riek Machar, ses positions venaient d‘être la cible d’une “attaque agressive” lancée par les troupes gouvernementales. “Toutes ces actions sont dirigées contre le processus de paix : le gouvernement de Juba veut que la SPLA-IO réplique afin que la guerre se poursuive et qu’ils continuent à piller les ressources du pays”, selon un communiqué du porte-parole du groupe, Lam Paul Gabriel.
Ce que dément le gouvernement sud soudanais. Le porte-parole de l’armée, Lul Ruai Koang, accuse de son côté les rebelles de “graves violations” du cessez-le-feu ailleurs dans le pays. Il a affirmé que les rebelles avaient attaqué un “convoi de l’administration qui essayait de livrer des produits alimentaires et des salaires pour Noël” dans l’Etat d’Amadi (sud). “Nous avons réussi a passer malgré l’embuscade et nous avons pu tuer cinq combattants rebelles”, a-t-il ajouté.
Le porte-parole a aussi accusé les rebelles d’avoir attaqué la police militaire à Aweil East (nord-ouest).
Ces combats ont eu lieu après un nouveau cessez-le-feu signé jeudi à Addis Abeba par le gouvernement et plusieurs groupes armés. “A compter du 24 décembre 2017 à 00h01 (21h01 GMT le 23 décembre), une cessation des hostilités prendra effet et les parties cesseront toute action militaire et opération hostile”, aux termes de l’accord.
L’accord obtenu à l’issue de quatre jours de négociations placées sous l‘égide de l’organisation régionale Igad, prévoyait entre autres que les belligérants “gèlent immédiatement leurs positions”, garantissent la protection des civils et l’accès de l’aide humanitaire.
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Ce cessez-le-feu, réclamé depuis de longs mois par la communauté internationale, est le premier conclu depuis les intenses combats qui ont secoué la capitale, Juba, en juillet 2016.
Ces affrontements entre les forces du président Salva Kiir et M. Machar avaient signifié l‘échec d’un accord de paix signé en août 2015, qui avait permis à M. Machar d‘être réinstallé au poste de vice-président et de revenir à Juba.
Après ces violences, M. Machar avait dû fuir son pays. Il se trouve depuis en Afrique du Sud, mais continue à jouir d’une grande autorité sur son mouvement.
Depuis le début en décembre 2013 – deux ans et demi après l’indépendance – de cette guerre civile, qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique, de nombreux cessez-le-feu ont déjà été signés, avant d‘être violés.
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