Le maréchal Khaftar, l'homme fort de l'est libyen

Le soutien de l’ONU a son rival de Tripoli, Fayez el Sarraj, ne l’a pas affaibli. Au contraire, le maréchal Khalifa Haftar est plus que jamais un personnage incontournable de la crise libyenne que tente de résoudre le président français Emmanuel Macron.

Fayez Al-Sarraj a certes le soutien de la communauté internationale, mais il est loin d‘être le maître du jeu politique et militaire libyen. Ce statut, le Premier ministre libyen doit le partager avec lui : le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est.

Au contrôle du poumon économique de la Libye

Au commandement de l’armée nationale libyenne, l’officier général n’a de cesse arrêté de prendre des galons depuis 2015. Une puissance renforcée par sa victoire sur les djihadistes début juillet après plus de trois ans d’une guerre particulièrement meurtrière. Son emprise sur la ville de Benghazi et l’est du pays lui confère aujourd’hui une autorité lui permettant d’exercer des pressions et de fragiliser son rival de Tripoli.

La conquête en 2016 du Croissant pétrolier, poumon économique de la Libye, avec le soutien de l‘Égypte et des Émirats arabes unis lui permet de bénéficier de ressources assez conséquentes pour entretenir ses troupes et asseoir son autorité.

D’homme de confiance à ennemi de Kaddhafi

Ancien compagnon de Mouhammar Kaddhafi dont il est devenu par la suite ennemi juré, le maréchal Khalifa Haftar a d’abord été un véritable homme de terrain. Parmi ces grandes expéditions, la Guerre du Kippour ou encore conflit tchado-libyen durant lequel il fut fait prisonnier par les troupes d’Hissène Habré alors soutenu par la France et les États-Unis.

Aujourd’hui, son influence et sa puissance sont telles qu’on ne peut plus l‘écarter des discussions pour le retour de la stabilité en Libye. Et c’est cette mission difficile que va tenter le président français Emmanuel Macron.