Afrique du Sud
Le président sud-africain Jacob Zuma est persona non grata au congrès cette semaine du Parti communiste, un des alliés de la coalition gouvernementale, a indiqué mardi la formation politique, témoignant de l’effritement du soutien au chef de l’Etat embourbé dans une litanie de scandales.
La Parti communiste sud-africain (SACP) a adressé une lettre en ce sens au Congrès national africain (ANC), le parti du président Zuma et de feu Nelson Mandela.
“Compte tenu des tensions que nous avons (avec l’alliance gouvernementale), nous avons conseillé à l’ANC que le président ne s’exprime pas” au congrès qui se tient jusqu‘à samedi à Johannesburg, a déclaré à l’AFP une porte-parole du SACP, Hlengiwe Nkonyane.
“On ne veut pas reproduire la situation du 1er mai”, quand le président Zuma avait du quitter sous les huées un rassemblement organisé par la puissante centrale syndicale Cosatu, autre allié de la coalition gouvernementale avec l’ANC, a-t-elle ajouté.
Le chef de l’Etat fait face à une impopularité grandissante compte tenu de nombreux scandales de corruption politico-financiers dans lesquels il serait impliqué, le tout sur fond de ralentissement de l‘économie, de chômage de masse et de colère sociale.
Dans ce contexte, le SACP et la Cosatu – alliés historiques de l’ANC, fer de lance de la lutte contre l’apartheid – ont réclamé ces derniers mois la démission du président.
“Dans la mesure où le SACP a demandé à Zuma de démissionner, il ne serait pas correct qu’il vienne au congrès”, a encore dit mardi Hlengiwe Nkonyane.
C’est le vice-président Cyril Ramaphosa qui devrait le remplacer, selon la même source.
A l’occasion de son congrès, le Parti communiste pourrait annoncer le candidat qu’il soutiendra pour prendre la direction de l’ANC en décembre. Ce poste est actuellement occupé par M. Zuma.
Les deux principaux prétendants à la tête de l’ANC sont l’actuel vice-président Cyril Ramaphosa, réputé modéré et proche des milieux d’affaires, et l’ex-patronne de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, qui a le soutien de son ancien époux, Jacob Zuma.
Le successeur de M. Zuma à la direction de l’ANC deviendrait le président du pays en cas de victoire du parti lors des élections de 2019. Mais M. Zuma peut rester à la tête de l’Etat jusqu‘à la fin de son second mandat dans deux ans.
AFP
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