Mauritanie
En Mauritanie, loin de la violence des groupes armés, les réfugiés maliens sont confrontés à une nouvelle menace : les feux de brousse. Rapides et dévastateurs, ils représentent un fléau qui perdure.
En Mauritanie, les feux de brousse causent des dégâts importants. Ils peuvent se déclarer en un clin d'œil et durer plusieurs jours.
A la frontière avec le Mali, un vaste territoire est partagé entre les Mauritaniens et plus de 250 000 réfugiés maliens, qui dépendent de la végétation pour nourrir leur bétail.
Pour les pompiers réfugiés, lutter contre les incendies est une façon de remercier la communauté locale qui les a accueillis lorsqu'ils ont fui la violence et l'instabilité dans leur pays natal, le Mali.
Hantam Ag Ahmedou a quitté le Mali en 2012, à l'âge de 11 ans, pour s'installer dans le camp de réfugiés de Mbera, en Mauritanie.
Comme la plupart des réfugiés et des habitants de la région, sa famille est composée d'éleveurs. Une fois à Mbera, ils ont constaté à quelle vitesse les feux de brousse se propagent et à quel point ils peuvent être dévastateurs.
Son père a alors commencé à organiser des groupes de pompiers volontaires, qui comptaient à l'époque environ 200 réfugiés.
Les Mauritaniens locaux luttaient contre les feux de brousse depuis des décennies, explique Ag Ahmedou, mais les réfugiés maliens ont apporté avec eux un savoir-faire qui leur a donné un avantage.
Depuis 2018, les pompiers sont sous le patronage du HCR.
L'Union européenne finance leur formation et leur équipement, ainsi que le débroussaillage des pare-feu pour empêcher la propagation des incendies.
Les volontaires sont désormais plus de 360 réfugiés qui travaillent avec les autorités mauritaniennes locales et les pompiers.
Lorsqu'un feu de brousse se déclare et que l'alerte est donnée, les pompiers sautent dans leurs camions et se mettent en route.
Une fois sur les lieux de l'incendie, une équipe de 20 personnes se déploie et commence à frapper le sol avec des branches d'acacia, un arbre connu pour sa résistance à la chaleur.
En général, trois autres équipes se tiennent prêtes à intervenir si la première équipe doit être remplacée.
Le réchauffement climatique pointé du doigt
Le désert du Sahara couvre environ 90 % du territoire mauritanien.
Selon les experts, le changement climatique a accéléré la désertification et augmenté la pression sur les ressources naturelles, en particulier l'eau.
Selon les Nations unies, les tensions entre la population locale et les réfugiés au sujet des pâturages constituent une menace majeure pour la paix.
Tayyar Sukru Cansizoglou, chef du HCR en Mauritanie, a déclaré qu'avec les effets du changement climatique, même les Mauritaniens locaux ne trouvent pas suffisamment de pâturages pour leurs vaches et leurs chèvres, de sorte qu'un "simple feu de brousse" devient une menace pour la vie de tous.
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